[essionelle]

Il commence à se faire tard quand je sors enfin du centre omnisport, j'ai passé ma journée à m'entrainer. Un coup par ci, un coup par la... Sur les punching ball, sur les machines. J'entretenais mon corps et mon corps me le rendait bien, depuis que je passais mon temps à me battre contre des machines et des trucs comme ça... Je n'avais plus fait de crises, les crises dues aux manipulations d'Umbrella, les crises dues aux soucis dans mon cerveau... Pour l'heure j'etais de bonne humeur... Parce que je m'étais defoulée toute la journée, c'était toujours mieux que se defoncer. Qu'importe ?

Alors je sors, regardant autour de nous... Enfin, autour de moi. Il commence à faire nuit, et la seule lumiere devant moi est la lueur de ma clope allumée. Il fait nuit... ? Il fait sombre, et je commence à avoir faim. Mais... je me fiche de tout ça, je suis a des milliers de kilometres de ces pensées terre a terre. Fatiguée, je m'addosse a un mur et j'inhale la fumée comme une droguée en manque.

J'en ai tellement marre de cette routine banale... J'en ai tellement marre de cette routine absurde... ?

" Putain."

J'en ai marre de la solitude aussi... Alors peut être que ce soir j'irais me tirer une bierre... Peut être que ce soir je me tirerais loin de tout ça... ? Peut être que ce soir, j'aurais une nouvelle vie qui commence. Ou peut être pas en fait... Parce qu'au final tant qu'Umbrella sera la, je n'aurais pas une vie normale... Et c'était cruellement vrai.

D'ailleurs quand c'était la derniere fois que j'avais eu une vie normale... ? En 98... ? Meme a cette epoque je devais mentir ,cacher mon identité pour bosser bien pour Umbrella.... Meme à cette epoque la... Je n'etais pas moi meme.

Et maintenant... ?

Encore une taffe, et peut être que je partirais... Sauf si quelqu'un vient... ? Sauf si quelque chose se passe.....

[Psychic spies]

&

.:: Take another walk out of your fake world ::.

• "Va te faire foutre Peter. C'est plus clair comme ça?!"
  
  J'appuyais vivement sur le bouton significatif de mon portable qui me servait à raccrocher et tout en grommelant je continuais mon chemin. J'étais en route pour la salle de sport. Il était déjà tard, mais je préférai attendre le crépuscule. J'étais quasiment toujours seule et lorsque le complexe était fermé, et cela arrivait, j'avais découvert une porte assez fine faite de métal qui fermait mal. Une aubaine pour une solitaire de ma trempe.
  
  Oui, j'étais épuisée, oui des cernes avaient pris d'assaut le contour inférieur de mes yeux depuis des semaines mais jamais l'idée d'arrêter le sport ne m'avait traversé l'esprit. Sans ça, j'étais bonne à enfermer. Toute la haine dû à l'incompréhension, à mon impuissance face aux évènement, je la faisait jaillir à travers le sport. [Bon, là je suis désolée, mais Dumby vient de mourir. Rien ne va plus .. T.T] D'ailleurs, je n'avais que ça. Ca et la clope. Personne, je n'avais personne. Je n'avais pas prit la peine de sociabiliser. Qui aurait put comprendre. Qui aurait compris ce que j'avais à raconter. Qui aurait pu comprendre ce que je ne comprenais pas.
  
  M'enfin, je ne sais pas pourquoi je perdais mon temps à déblatérer là dessus. Je n'avais besoin de personne. J'accomplirai les objectifs que je m'étais fixés ces derniers jours. Et lorsque tout cela sera fait, alors je n'aurai plus qu'à mourir. Une demie existence ne m'intéressait pas. Je ne sais qui, par je ne sais quel moyen m'avait volé mon passé et les souvenirs qui le constituaient. Pour eux, j'étais sortie du comas après plus de 7 ans. Pour moi, j'étais né avec une bonne trentaine de balai planté dans le cul. Et je peux vous dire que c'est douloureux.
  
  Qu'importe. revenons à nos moutons, puisque tout les pingouins ont disparu mystérieusement .. Il faisait de plus en plus noir et j'avais dépassé les dernières sources de lumière qui se trouvait sur mon chemin. Moi, je m'en fichais, ma vue restait très bonne dans le noir. Etait ce la même chose .. avant? Je suppose que je ne le saurai jamais, et c'est ce pourquoi j'en voulais à Umbrella, à celui, celle ou ceux qui m'avait fait atterrir dans leurs locaux terreux. Et peut être au final que j'en voulais à la Terre entière. Ca fait du monde, je vous l'accorde. Mais c'est mon problème.
  
  & il avait cette Alice. Ce prénom qui revenait sans cesse. Presque chaque fois elle était dans mes rêves, je voyais son visage et son corps tout entier. Mais le jour naissant, je n'étais plus capable de décrire un seul de ses traits. Je me souvenais simplement qu'elle était belle. Merde .. Qu'est-ce que j'avais fait de mon feu? J'avais déjà une cigarette qui tenait nonchalamment entre mes lèvres, mais je n'arrivais pas à mettre la main sur mon zippo. Fais chier .. Il m'avait couté une petite fortune ce con.. Et bien entendu, il n'y avait pas un chat dans les environs. Je haissais soudainement tout ces citoyens qui n'avait pas un brin d'esprit sportif.
  
  Pourtant, alors que, frustrée, j'avais abdiqué et que je commençais à ranger ma clope, une lueur ténue attira mon attention. Diantre, mais .. était il probable que ce soit ma minute de chance? Hm.. possible. J'approchais, une esquisse de sourire sur les lèvres. La personne avait du me repérer, malgré l'obscurité. Lorsque je me trouvais à une distance raisonnable de cette dernière, je l'interpellais.
  
  - Hey .. Z'auriez pas du feu d'moiselle?
  
  Oui, c'était une femme. Et un putain de canon pour vous dire la vérité. C'était peut être pas une minute de chance que l'on m'offrait, mais une soirée. Et cette pensée me fit sourire.

[essionelle]

« Don't it means I love You ? »

Une nouvelle soirée à se faire chier, pardonnez moi le langage... Une journée de plus d'inactivité, rien, personne pour croire les dires d'une pauvre folle possédée par Umbrella de temps à autres.... Si, il y'avait bien quelques personnes, Jill, et puis cette fille la, cette ecrivain douée, qui damnée sa vie et qui gachait son temps à lutter contre des murs trop hauts pour elle... Luka. J'avais beaucoup d'estime pour elle, et je la regrettais déja, elle finirait comme toutes les autres, clamsée dans un caniveau... Peut être meme que je serais celle qui appuiera sur la gachette, ou peut être que son garde du corps mi homme mi femme me tuera avant, et la j'aurais enfin la satisfaction d'avoir sauvé une vie... la mienne ? Il y'avait la journaliste aussi, qu'ils avaient remodifiés... Non, je n'étais pas totalement seule, il y'avait toujours quelques fous pour croire a l'espoir, pour croire que les choses pouvaient changer... Pourtant ,moi ce soir, j'étais deprimée, je ne voulais plus croire que demain tout serait mieux, que demain tout serait different. C'était loin d'être le cas , rien ne changerait tant qu'ils seraient encore la, tous ces stupides employés d'Umbrella... Et ces fous qui entraient au Hive pour changer les choses de l'interieur et qui devenaient comme eux... Ou qui devenaient des abominations que nous devions abbatre...

Malgré moi je repensais à Matt, et à sa soeur Lisa, qu'il avait du tuer... parce qu'elle l'aurait bouffé... Matt, le Hive, cette soirée funeste, cette expedition mortelle... En fermant les yeux je voyais encore deux yeux noirs me fixer avec cet espoir que je n'ai plus. Je revoyais encore la balle lui percer la tete, je revoyais encore la mort... Et je ne parle plus de Matt... Mais qui s'en soucie ?
Aux yeux de Tous j'étais Wonderwoman, une supérhéroine aux pouvoirs stupéfiants qui sauverait le monde d'Umbrella et de son emprise néfaste... Mais a mes yeux j'étais une ratée ? J'étais perdue, et triste. Et solitaire... Damnée à la solitude par le poids de ce que la compagnie m'avait fait subir, condamnée à soufrir par le poids de ce que j'avais vécu...

« Hey .. Z'auriez pas du feu d'moiselle? »

Je relevais à peine les yeux vers l'inconnue qui venait de me sortir de mes sombres pensées, en lui tendant mon briquet chromé. Qu'est ce que j'en avais a faire de toute maniere, une fille de plus ou de moins ? Une silhouette fugace que l'on ne croise que quelques instants, a quoi m'aurait il servi de regarder son visage ... A me dire un jour, en la tuant, " tiens, un jour je l'ai vu... Elle était plus belle quand elle n'était pas zombie." Ca m'était arrivée tellement de fois, je ne voulais plus , ne serait ce que connaitre les gens. Je ne voulais ni ne pouvais plus... Etre.

Pourtant quelque chose m'interpella, c'était peut être dans son ton, c'était peut etre dans sa voix. Quelque chose de famillier mais de trop longtemps oublié. Et machinalement, presque malgré moi je levais les yeux vers elle. Des cheveux noirs, des pupilles tout aussi sombres, et deriere mes yeux se deroulaient encore ces moments fatidiques et cruels.

« Il va falloir m'abbatre. »
« Hors de question. »
« Mais tue moi. »

Elle grognait en me tendant son cou pour que j'y assene un coup de hache. Kaplan était arrivé au bon moment, je n'aurais jamais pu. Et puis la suite... L'antivirus, l'espoir... La fin, le desespoir.

C'était les yeux immobiles que je la fixais maintenant, comme si j'avais vu une apparition, et je restais de marbre, stupéfaite sans rien dire. Non, ça ne ... pouvait pas être elle... Les fantomes ne marchent pas. Les fantomes ne marchent pas. Les fantomes ne parlent pas non plus...

« Rain... »

Ca n'était rien de plus qu'un murmure.

[Psychic spies]

• Après lui avoir posé la question, je détournais mon attention d'elle pour aller rechercher ma cigarette que j'avais ranger je ne sais trop où. De toute façon, je finirai par trouver. Ce n'était pas ce qui manquait chez moi. Tout en tâtonnent mes divers poches, mon regard se perdait dans le vide, se centrant parfois sur la silhouette de la demoiselle qui semblait athlétique, pour ce que je pouvais en voir.
  
  J'allai lui demander s'il y avait du monde, engager la conversation. Je m'en étonnais moi même. La taciturne que j'étais voulait converser. Mais c'est cette fille. J'avais l'étrange sensation de la connaître, comme si elle avait été une vieille connaissance perdue de vue depuis des lustres. Putain .. c'était tellement probable. Je n'étais même plus maître de moi même. Mais quelle idée, ils avaient eut de venir chercher mon cadavre bordel de dieu ! La façon qu'elle avait de me regarder me mis en alerte. Je cherchais, cherchais sans cesse qui elle pouvait être, d'où pouvait me venir cette impression que je la connaissais, en vain.
  
  « Rain... »
  
  Je relevais la tête d'un mouvement vif et mes yeux se fixèrent dans les siens. Elle connaissait mon nom. Putain de merde. Elle connaissait mon prénom et je n'avais aucune idée du sien. En revanche, sa réaction avait de rassurant qu'elle ne semblait pas avoir envie de m'étriper. Je ne lui avais donc pas fait de mal. Je pense. J'espèrais ..
  
  J'avais horreur de ce sentiment d'impuissance, d'incompréhension, cette sensation que tout me filait entre les mains, sans que je ne puisse rien y faire. Spectatrice de ma propre déchéance. Comme pour éviter d'avoir à m'avouer tout ça, je me fermais assez brutalement.
  
  - Comment connaissez vous mon nom? Je n'ai aucune idée de qui vous êtes.
  
  Non, je n'avais pas pris de gant. Je lui avais avoué cash, non pas dans l'espoir qu'elle me serve de cerveau en me rappelant la façon dont nous nous étions connues, les relations que nous entretenions avant que j'oublie tout.. Non, mais bien plutôt dans l'espoir qu'elle soit piqué au vif et décide de tourner les talons. Oui, c'est ce que la Rain que tout le monde connaissait voulait. Mais la Rain que personne ne cherchait à connaître n'avait pas envie de faire de mal, même moralement à cette femme qui semblait réellement perturbé de ma présence ..
  

[essionelle]

- Je ne veux pas devenir une de ces horreurs.
- Je ne veux pas perdre mon ame errer comme eux. Au moment voulu il faudra faire ce qu'il faut.

- Hey ma belle, plus personne ne va mourir maintenant.

- Je pourrais t'embrasser, la. Maintenant.

- Nooon.

Je n'avais pas eu le temps de m'occuper d'elle, il y'avait eu la creature, il y'avait eu Matt, et Kaplan... Je m'étais retrouvée toute seule, elle m'avait abandonnée elle aussi, elle m'avait abandonnée, elle était morte, d'une balle dans la tete, je l'avais vu. J'avais vu son cadavre, elle était devenue une de ses choses sans ame, en brisant un peu plus la jeune femme que j'étais. Pourtant maintenant j'avais vieilli, trop de choses s'étaient passées et je me retrouvais face a elle. Ca ne pouvait pas être elle. C'était... impossible parce qu'elle était morte. J'étais sure qu'elle était morte...
Alors... Qu'est ce que ... ?

J'y comprennais plus rien.

Et elle venait d'avouer ne pas me connaitre... Moi je ne savais pas vraiment comment reagir ? Lui dire quoi ? Tu es le fantome de celle qui est morte ? Tout ce qui aurait pu se passer ne s'était jamais produit... Lui dire que ... ? Je n'en sais rien moi... bordel.

« S'vous le dites. Celle que j'ai connu est morte de toute façon. »

Un leger soupir. Je me sentais definitivement deprimée, triste.. et perturbée. Qui aurait cru que voir un fantome du passé aurait pu me chambouller à ce point. Moi. Alice Abernathy. Le Projet Alice.... La fille qu'ils avaient doppés aux pouvoirs de Superman mais qui ne voulait pas les utiliser ... C'était pas Fairplay. Point a la ligne...

« J'vous emmerde pas plus. Mais... Attendez , vous avez dis que c'était votre nom ? Vous vous appelez comment ? »

Froncant les sourcils j'attendais la suite...

[Psychic spies]

• « S'vous le dites. Celle que j'ai connu est morte de toute façon. »
  
  Bim. Elle avait de la répartie la demoiselle. J'aimais que les gens que je côtoie aient ce trait de caractère. Enfin, il était très peu probable que je revois cette femme par la suite, alors, après tout, je m'en fichais un peu. Mais au delà de ça, ce qu'elle me balança en pleine figure n'avait rien de réconfortant. Moi aussi j'étais morte, moi aussi, si on avait laissé l'état naturel des choses je serai morte et enterrée six pieds sous terre. Seulement, pour moi, ces mots étaient à double tranchant. Peut être cette femme parlait t-elle d'une mort naturelle, mais il était également possible qu'elle parle d'une mort spirituelle. Qu'à ses yeux, la dénommée Rain qu'elle connaissait, n'était plus rien, qu'elle n'avait plus aucune place à lui consacrer dans sa vie. Je me sentais coupable, après cette analyse, parce que je n'avais aucune idée de si oui ou non, j'avais été nuisible à cette femme.
  
  "Putain de memoire de merde" grognais je entre mes dents. Mais mes mots étaient si brouillon qu'il y avait peu de chance qu'elle ait compris ce que je disais. Dans le cas contraire, cela me dévoilerait peut être à elle, partiellement du moins, et je n'étais pas certaine d'en avoir envie.
  Je ne savais plus comment faire, quoi lui dire. Je m'étais peut être trop avançée en lui répondant si séchement. Peut être qu'au final, ce n'aurait pas été si mal qu'elle me rafraichisse la mémoire. D'ailleurs, plus les minutes passaient, plus ses traits me semblaient familier. Ce n'était peut être que psychologique, je la reconnaissais parce qu'elle me connaissait. Je laissais échapper un soupir.
  
  « J'vous emmerde pas plus. Mais... Attendez , vous avez dis que c'était votre nom ? Vous vous appelez comment ? »
  "Rain O'Campo, pour vous servir."
  
  Mon ton était ironique, imitant le salut militaire qui avait été mon quotidien pendant longtemps .. Je crois. Enfin, c'était logique que l'armée apparaisse dans mon parcours, pour que je puisse en arrivé là. Du moins, c'est que je me souvenais, mais n'était ce qu'une mémoire artificielle ou bel et bien mon passé .. Je n'en avais aucune certitude.
  
  "Et vous .. ?"
  
  Mon ton était plus doux, plus calme, et mon regard, teinté d'une lueur entre la tristesse et le désespoir, alla chercher le sien, comme si ce dernier avait été le gardien des réponses aux questions qui se bousculaient dans ma tête.

[essionelle]

[ Desolée pour le temps que j'ai mis puce ]

Bien visiblement je me trouvais face à face avec Rain'... Fantome surgit de mes cauchemars ou de mes reves les plus fous. Rain qui avait brisé ce qu'il y'avait d'humain en moi quand j'avais vu la balle de Matt lui percer le crane. Rain qui... avait reveillé un petit quelque chose a moi pendant les evenements du manoir. Rain a qui je n'avais pas pu m'empecher de penser pendant ces longues années. C'était plus fort que moi, je m'étais montrée froide et cassante... Mais qui s'en souciait ? Je ne me souciais plus de rien moi... Juste du fait que j'étais brisée à present, que plus personne ne pourrait m'approcher comme j'avais laissé Rain, et plus tard K . Mart le faire.

Rain O' Campo. Elle venait de m'avouer son nom, et quelque chose se brisa à nouveau en moi. J'étais vraiment face a elle alors, je pouvais meme la toucher... Mais je me retenais. Je me retenais parce que meme si elle était elle, elle n'était plus elle. Elle devait bosser pour ceux qui l'avaient ramené à la vie, et moi... moi je luttais contre la société au peril de ma vie. Et moi je leur en voulais... Parce qu'ils l'avaient tués. Parce qu'ils avaient tués Matt, Carlos, LJ... Et les autres. A quoi bon s'attacher à nouveau ? J'avais tué Angie... La pauvre gamine...

Merde.

Elle me demandait mon nom, et me regardait avec des yeux plus doux que ceux qu'elle avait precedement, pour ma part, les miens restaient froids, sans emotions. Je ne voulais plus rien montrer.

" Alice. Abernathy Alice. " , Le projet Alice comme elle devait me connaitre par ses employeurs n'est ce pas ? Et puis zut. Qu'importait ? Non, je ne tenais plus à rien maintenant.

" On a fait équipe avant... Mais tu es morte."

La question sous jacente qui demeurait, était ... Comment a tu survécu ? Que s'est il passé ?

[Psychic spies]

• " Alice. Abernathy Alice. "
  
  & ses mots furent comme un éléctrochoc pour mon corps tout entier. Je me sentie défaillir alors que je fermais les yeux. C'était un rêve hein? C'était un foutu rêve qui me mettait à nouveau face à cette Alice. Mon regard se reporta sur elle et je voyais les traits de la femme de mes rêves se dessiner devant moi. C'était elle. Alice. Alice qui peuplait mes nuits et mes insomnies.
  
  Etonnament, j'eus un sourire, un sourire satisfait. Car j'avais devant les yeux une magnifique jeune femme qui serait la clef de nombreuses égnimes, si elle acceptait de m'aider. C'était une première victoire pour moi, une victoire de canard qui m'aiderait peut être à retrouver ce dont m'avait privé la corp'. J'allai me perdre dans mes réflexions lorsqu'Alice, mon Alice ajouta quelques mots.
  
  " On a fait équipe avant... Mais tu es morte."
  
  Hm.. Je réalisais qu'elle devait être plus chamboulée que moi. Incomparablement plus perturbée. Elle est la seule que je revoyais dans mes songes. Je supposai donc qu'elle était une personne importante pour moi et inversement. Certaines de mes nuits me l'avaient murmurés. J'avais vu des corps entrelacés, nus, et aimants. Mais était-ce le sien. Etait ce celui de cette magnifique Alice qui était le leitmotiv de mon passé.
  
  "Je sais.."
  
  Je ne savais pas vraiment quoi ajouter pour le moment. Il y eut un silence, durant lequel, tout en terminant ma cigarette, j'essayai d'organiser une petite explication dans ma tête. Elle était en droit de l'avoir, et j'étais désolée de me présenter à elle de cette façon. Je ne voulais pas .. que mon retour blesse qui que ce soit. Je ne l'acceptais pas, et je ne voulais pas que cela affecte quelqu'un d'autre que moi. Sauf que mes volontés semblaient brisées.. Encore, avais-je envie de dire.
  Je jetai le mégot avant d'expirer la fumée en fronçant un peu les sourcils.
  
  "Je me souviens, je sais que c'est toi qui m'a tué. Mais Umbrella ne l'a pas entendu de cette oreille. Ils ont récupérés mon cadavre et m'ont fait revenir à la vie durant l'année 99. Mais d'après eux, tu m'as revu, et tu as attenté à ma vie une seconde fois. Lors d"une mission au centre commercial il n'y a pas si longtemps. Et cette fois, ils m'auraient sauvé de justesse."
  
  Je fixais mon regard dans le sien, attendant de voir sa réaction.
  
  "Et pourtant mes rêves me laissent entendre que nous n'étions pas ennemis, au contraire. Alors qui dois je croire? Sur qui, ou quoi puis je compter?"
  
  Je trouvais mes dernières réflexions pathétiques, c'est pourquoi je me taisais soudainement. Face à cette situation improbable, j'allumais une nouvelle clope, sans trop m'en rendre compte. Jugeant que je m'étais trop dévoilée face à cette femme, je ne savais plus quoi faire. Une partie de moi voulait lui faire confiance et me mettre à nue face à elle, lui demander de l'aide. Mais à côté de ça, mon orgueil et mon ego ne voulait pas montrer au grand jour mes faiblesses et encore moins accepter de l'aide..
  
  Mais elle était pourtant ..
  
  Alice..
  
  
  

[essionelle]

Elle se souvenait un peu... .Je me souvenais beaucoup. Il y'avait eu entre nous plus qu'une simple mission, c'était une histoire d'amitiée ameliorée. C'était de la tendresse, de la complicité... C'était avant que je doive me faire passer pour la femme parfaite de Spence, avant que je ne sois nommée chef de la securité du Hive, et que... c'était l'époque ou tout allait bien. Et puis il y'avait eu le Hive , l'accident, mon amnésie partielle, les contaminés... Sa morsure... Faire comme si nous ne nous connaissions qu'a peine... Et la voir se transformer... Ce n'était pas moi qui avait tiré la balle fatale... Mais c'était tout comme. Mes yeux je le sais refletait ma douleur interieure... Ma tristesse...

Ainsi ils avaient reussis, ils l'avaient ressuciter... Etait ce elle ? Etait ce un clone... Qu'était çe en fait... ? Et que lui avaient ils racontés... ? Que je l'avais tuée ... ? les deux fois....

" Conneries."

Je m'étais enervée, et une decharge psychique fit tressauter les voitures autour de nous. Connerie de pouvoir aussi. Qu'est ce qu'ils m'avaient fait. Je n'étais meme plus humaine. Meme plus capable de m'enerver normalement... Comme un être humain normal.

" Je ne t'ai pas tuée Rain... C'est Matt... Matt qui a appuyé sur la gachette, mais tu t'en fous de ça hein... ? Ils t'ont monté le crane avec des conneries, et comme un bon petit soldat t'es prete à les croire ... Tant mieux pour toi, si tu peux vivre avec."

Non je ne m'adoucirais pas, j'étais enervée. Et j'encastrais mon poing dans le mur. Bien sur... le mur eu mal. Ils m'avaient transformés en Hulk. Bande de cons...

" Quant au reste, pour moi tu es morte ce jour de 98... Je ne t'ai plus jamais revu, je n'étais pas, et tu n'étais pas au centre commercial le jour de l'accident...j'ai vu les vidéos. Moi, j'étais hors de la ville à ce moment la... Enfin, je ne vois pas pourquoi je me justifie."

De depit, et sous le coup de l'enervement je dechirais mon paquet de clope en en sortant une nouvelle que je glissais a mes mains, l'allumant hysteriquement.

" Maintenant, je m'en vais. Si tu veux me tuer pour te venger, ou je ne sais quoi. Tire dans le dos. En combat singulier tu n'as aucune chance tes patrons m'ont deshumanisée."

Point. A la ligne. Je me barrais.

[Psychic spies]

• " Conneries."
  
  Ce fut là, ce que je croyais être sa seule réaction. Moi je me taisais, attendant quelque chose de plus approfondi de sa part. Ce silence accentua sans nul doute ce tressautement hallucinant des voitures. C'était .. incroyable. Mais je ne sais trop comment, je me laissais persuader par je ne sais quel moyen que tout ceci venait d'Alice. Je vous avoue que ça parait farfelu. A moi aussi en fait. Mais bref. J'avais mieux à faire pour le moment, comme écouter ses aveux, ses confidences dans cette pénombre d'une nuit de juin.
  
  " Je ne t'ai pas tuée Rain... C'est Matt... Matt qui a appuyé sur la gachette, mais tu t'en fous de ça hein... ? Ils t'ont monté le crane avec des conneries, et comme un bon petit soldat t'es prete à les croire ... Tant mieux pour toi, si tu peux vivre avec." Quant au reste, pour moi tu es morte ce jour de 98... Je ne t'ai plus jamais revu, je n'étais pas, et tu n'étais pas au centre commercial le jour de l'accident...j'ai vu les vidéos. Moi, j'étais hors de la ville à ce moment la... Enfin, je ne vois pas pourquoi je me justifie."
  
  Je sentais l'énervement se déverser au beau milieu de ses paroles. Entre deux, elle avait encastré son poing dans le mur et cela raviva un souvenir en moi .. Je revoyais une scène de dispute en raison d'un certain JD. Des avis contraires, des agissements qui l'étaient tout autant et un désaccord qui avait énervé l'une et l'autre, jusqu'à ce qu'elle frappe le mur de son poing serré. L'instant d'après je l'embrassais.. Hm.. Tout ça était étrange. Je revenais au moment lorsque j'entendis un bruit de déchirement qui, je le constatais après un rapide coup d'oeil, venait du paquet de clopes d'Alice.
  
  " Maintenant, je m'en vais. Si tu veux me tuer pour te venger, ou je ne sais quoi. Tire dans le dos. En combat singulier tu n'as aucune chance tes patrons m'ont deshumanisée."
  
  & déjà elle tournait les talons sans que j'ai le temps d'ajouter quoi que ce soit. J'étais perturbée par tout ça et aucun son ne sortait de mes lèvres entre ouvertes. Pourquoi, j'avais parfaitement assimilé tout ce qu'elle venait de me dire, et j'aurai voulu qu'on en discute, qu'on approfondisse le sujet pour que tout ça devienne plus clair dans ma tête, et sans doute moins hallucinant pour elle.. Je finissais tout de même par réagir.
  
  "Attends"
  
  La rattrapant par le bras je la plaquais contre le mur de pierres et dans un mouvement fluide, ses lèvres allèrent à la rencontre des siennes. Et tandis que, les yeux fermés je m'étonnais de cette sensation de douceur déjà connu, je prolongeais le baiser pour mieux m'aider à me replonger dans le passé .. Puis je m'écartais quelque peu d'elle, tout en restant très proche, cherchant dans son regard une lueur à laquelle m'accrocher.
  
  "C'est ce que mes souvenirs m'ont dit.." Et je lui adressais un sourire .. charmeur?
  
  Oh oui, je vous l'accorde, c'était planplan à souhait, digne des vieux films d'amour clichés. Mais nous étions protégées par le manteau de la nuit, et personne n'en saurait jamais rien hormis elle et moi.
  

[essionelle]

J’en étais arrivée la… A espérer qu’elle me tire dans le dos, pour qu’enfin les choses en finissent… Pour qu’enfin je goute à un nouveau bonheur, je ne savais pas ce qu’ils lui avaient fait , je ne savais pas les souvenirs qu’ils lui avaient donnés. Mais ils lui avaient dit que j’étais son ennemie et ça je ne pouvais pas l’accepter…Bien sur que je m’étais braquée, on le serait à moins… Sans compter que j’etais de plus en plus succeptible en ce moment, ces putains de pouvoirs de la corp… Pourtant si je n’étais plus humaine comment je faisais pour être succeptible, pour ressentir de la jalousie ? Ces sentiments tellement… tellement humains. Alors j’esperais qu’elle me flingue, tuée par celle que je n’avais pas pu sauver… Tuée par celle qui hantait encore mes cauchemars la nuit. Je revoyais toujours cette scène dans le train. Je revoyais tellement de choses, j’avais tellement peur, tellement mal… Tue moi Rain, fais le maintenant tu n’auras pas d’autre chance. Fais le, et si tu le fais crois moi… tu sera un héros auprès de tes employeurs, tu sera recouverte d’or et … Mais elle ne tire pas, le déclic ne vient jamais, je me retrouve plaquée contre un mur, ses lèvres sur les miennes. J’ai comme quelques souvenirs qui me reviennent en mémoire. C’est déjà arrivé ça aussi… Mais la, c’est ma mémoire a moi qui me faisait défaut, alors que sur ce point la sienne semblait intacte, ou alors ils lui avaient inoculés ces souvenirs la aussi… Non, ça ne me semblait pas logique. Elle devait vraiment se souvenir de ce qui avait été. Et si cela avait été, ça n’était pas pour me déplaire. Souriant je me reculais un peu pour jauger de la femme en face de moi. Elle était vraiment très belle, un peu comme dans mes souvenirs. Elle était … plus forte que je ne me rappelais, mais peut être lui avaient ils infligés ,injecté quelque chose. Je souriais.

« Peut être que tes souvenirs n’ont pas si tort finalement. »

Nous étions deux enfants qui se retrouvaient après des mois de séparation… La séparation avait durée des années. Pour moi elle était morte, comment étais je censée vivre avec cette pensée la ? Raine et bel et bien vivante…. J’avais fais le deuil d’une personne qui n’était jamais réellement parti. Tant mieux en un sens, je n’avais jamais réellement réussi à faire son deuil. Qu’importait… ? Avais –je besoin de tant parler ?Que pouvais je y faire.. Elle était en vie, elle était la, et nous étions dans deux camps opposés. Beaucoup de conversations allaient devoir venir. Beaucoup de mots seraient dit qui ne nous plairaient pas toujours.

« Je crois qu’il faut qu’on ait une conversation. »

Ma voix n’était pas froide comme je m’y étais attendue, elle était douce, et je prenais la main de Rain dans la mienne. La serrant tendrement. Nous n’avions jamais été plan plan nian nian. Non,… Nous… C’était tout autre chose. Vous ne voulez pas les détails, bande de pervers. Et donc voilà… Nous étions la… elle et moi… Comme si le temps n’existait plus. Notre discussion elle, ne serait pas tendre j’en étais sure…. Qu’importait ? Ca devait passer par la… Ca passerait…. Comme le furet.

[Psychic spies]

• « Peut être que tes souvenirs n’ont pas si tort finalement. » Et un nouveau sourire étira mes lèvres. Non pas charmeur, mais charmé cette fois ci. Oui elle était belle, extremement belle. Et j'avais l'impression de lire dans son regard les reminiscences de mon passé. Ca avait quelque chose de rassurant. Mais malgré moi, je ne pus m'empêcher de penser que j'étais en train de me dévoiler à elle, me dévoiler un peu trop .. Et je n'aimais pas ça. Que ce soit face à cette femme qui semblait avoir eut une grande importance pour moi auparavant ou face à qui que ce soit d'autre..
  C'était un duel qui s'était engagé en moi. Ce réflexe de se refermer sur moi même qui était mis à mal par ces retrouvailles par lesquelles je me laissais envahir. Ce geste qu'elle eut, d'enserrer ma main dans la sienne fit naître des sensations en moi dont j'ignorais l'existence, ou bien .. Que je n'avais que trop longuement oublié .. Et toute cette atmosphère me donnait envie de l'embrasser à nouveau, de pouvoir partager cet instant avec elle, au coeur de la nuit. Mais c'était carrément plan plan .. Et de toute manière, elle coupa court à tout ça..
  
  « Je crois qu’il faut qu’on ait une conversation. »
  
  & malgré tout, malgré la douceur de sa voix, je me refermais telle une tortue dans sa carapace. Hop, la tête, les pattes.. swip ! Je ne savais plus si je souhaitais réellement que l'on me rappelle ce qui aurait du être de mon ressort, ce qui constituait ma vie, ce qui constituait mes secrets et le reste .. Après tout ces rêves, je n'étais tout de même pas certaine de vouloir lui vouer une confiance aveugle. Enfin .. Ce qu'elle m'avait pour le moment, quelque chose me poussait à la croire sur parole, mais pour le reste ..
  
  Sois pas stupide Rain. C'est ce que tu veux depuis des mois. Tu vas renoncer maintenant?
  Ferme là toi.
  Et toi réagis !
  
  J'hochais positivement la tête, la baissant la seconde suivante, cherchant dans nos chaussures un fil d'Ariane qui était aussi bien caché que Charlie .. Hm ? Quoi? Je débloque? Ah oui, peut être..
  
  "Je peux t'offrir un verre, où tu crois que c'est préférable qu'on se retrouve dans un endroit plus .. privé?"

[essionelle]

Rain est la... Rain est la et j'ai a nouveau senti ses levres sur les miennes. Rain est la... Et je ... ? Je ne sais plus comment le prendre. Je ne sais plus comment la prendre. " Rain." C'est un murmure sur mes levres. C'est mon poing qui se serre à mes cotés. C'est un fantome du passé que je ne saurais pas attraper. J'aimerais l'embrasser. Et l'embrasser encore. Quelque chose me retient. Ce ne sont ni les draps, ni le travail, qui nous en empecheront. C'est son corps contre le mien, dans des souvenirs tendres. C'est... ? Que dire. Je m'egare. Il faut que nous parlions. Je me ramene a la raison. Toute seule. Qui pourrait le faire pour moi sinon. Je frémis. Je frissone. Alice Abernathy ne ressent pas le froid. Et j'essaye de me restreindre. Ne pas attraper sa main.

Je souris. Mon sourire contagieux. Elle est toujours aussi belle. Elle est toujours aussi forte. Mais 7 années ont passées sous les ponts depuis sa mort. Je ne sais pas comment la prendre. Je ne sais pas comment faire... Reagir ?

Je ne sais plus.

Elle me propose d'aller boire un verre. Je reflechis. Je grimace. Ca ne serait pas une bonne idée. Et c'est plus fort que moi. J'attrape sa main.

« Est ce que tu me fais confiance. »

Un nouveau baiser. Plus chaste. Plus rapide. Nous avons toujours a parler. Mais j'ai besoin de ses levres pour trouver de la force. Pour trouver MA force... Elle m'a tant manqué. J'ai connu d'autres lits. D'autres femmes. D'autres hommes. Je me suis farcie Carlos.... Plus ou moins. Juste un baiser. Rien de plus. Il n'y'aurait rien pu avoir. Il etait si... Qu'importe. Rain. Tu m'as manquée ma belle. Les mots ne veulent pas sortir. Je suis quasi certaine de rever.

« Viens chez moi. »

Nous y serons en securité.

Je crois...

« A moins que tu.... »

Je lache brutalement sa main. Je suis une gamine perdue. Non. Je suis Alice. Je suis forte. Je l'ai toujours été. Pour elle. Ou pour moi.

« Desolée. Je ne voulais pas. C'est le passé qui me mene en bateau. »

Et je regarde dans le vague. Pourquoi...?