Que dans l'alcool, ma douleur s'envole. [ Jill ]

La Pinta restait toujours sujet d'actualité chez les S.T.A.R.S. Du moins... tous semblaient en garder un -terrible- souvenir. Les nombreux souvenirs de ces horrifiantes créatures, les choses terribles qu'Asella avait faite, les nombreux morts qu'il y avait eut.
Jusqu'à présent, notre jeune brunette adorée avait réussit à supporter ce terrible fardeau que l'on appelait communément "souvenir". Ces derniers temps, chaque nuit elle faisait ce même cauchemar, où elle semblait voir à travers les yeux de celui qui la contrôlait. Puis la voix, cette voix si roque qui lui murmurait de terribles choses. La belle ne pouvait se résumer à passer une nuit de plus dans le noir, à crier de douleur, à se recroqueviller dans un coin en tremblotant, ressentant encore le sang de ceux qu'elle avait tuée couvrir ses mains pâles à l'aspect si fragile. D'ailleurs, ces temps-ci, l'état de la pauvre n'avait cessée d'empirer. On s'était habituée à la voir avec un soupçon de fatigue au visage, parfois de petites cernes noires, mais rien de bien grave. Mais depuis peu, tout s'était quadruplé. Ces petites cernes étaient devenues des poches noircissantes jusqu'à ses joues, ses pupilles étaient dilatées dût à la sur-dose de pilule contre l'insomnie ou encore celle contre la fatigue ainsi que le café, son stress avait augmenté et ses performances professionnelles étaient plus que médiocres. Si bien qu'il n'y avait qu'à peine quelques jours, une simple ronde s'était transformée en un accident de voiture dût au fait qu'elle s'était littéralement endormie au volant. Quoi de pire pour une agente des forces de l'ordre. Le patron avait pensé la suspendre, mais étant conscient des forces d'Asella, il ne fit que ce taire.
Mais ce soir, tout était trop.
Les médicaments, le sommeil, le café. Plus rien n'y faisait. Plus rien n'arrivait à soulager ces terribles souvenirs.
Peut-être une douche serait d'au moins une faible utilité. La belle brunette se redressa de dans son lit, observant l'heure sur son téléphone. Sept heures trente du soir. Soupirant, le temps ne passant sans doute pas assez vite à son goût, notre belle agente se dirigea vers la salle de bain, où elle se dévêtit pour entrer dans la douche. L'eau bouillante fit frissonner sa peau. Encore une fois, cela recommençait. Ces flashs dans sa tête. Elle pouvait encore entendre son propre souffle mi-exténué à la sortie de l'eau, sa chevelure collant contre son visage. Elle revoyait Jill étendue sous son poid, ses propres poings ruant sa coéquipière de coups violents au visage.
Elle ferma les yeux. Rien à faire.
Jill. La surprise et la tristesse dans son regard. Puis la colère et l'ironie soudaine lorsqu'elle tentait désespérement de s'excuser et que la capitaine l'envoyait paitre.
Un râle. Non, un hurlement de rage s'échappa de sa gorge et sa bouche, alors qu'elle se laissa tomber sur les fesses, frappant violement la vitre de la porte de sa douche, ne réalisant que quelques secondes plus tard qu'elle l'avait cassée, sa main à présent ensanglantée. Prise de panique, elle retira le gros morceau de verre planté dans sa paume et le jeta. Finalement, l'eau n'aura servie à rien.
Elle posa un bandage sur sa main, avant de se stopper un moment devant son propre reflet. Elle-même ne se reconnaissait plus. Elle même ne voyait plus qu'une âme seule et abandonnée, vide de toute émotion pour ne faire place qu'à l'agonie.
Il ne restait plus qu'une solution.
La jeune femme ne prit même pas la peine de se sécher les cheveux, les laissant glisser le long de son corps en une longue crinière un peu filasse, enfilant un jean délavé ainsi qu'un chandail violet sans manche, le tout recouvert d'une veste de cuire noire et légèrement éraflée dût à l'âge. Elle vint sauter dans ses chaussures convers pourpre et verte avant de prendre ses clés et de sauter dans sa voiture, suivie apparement de Fearless qui en fit de même.

L'Anthem

L'endroit était presque désert. Il était maintenant neuf heures tapant, et aucune personne ne se trouvait dans le bar, si ce n'était que quelques motards ou saoulons entrain de rigoler grassement ou de dormir la face contre table. La belle ne fut même pas attention aux gens autour d'elle qui semblaient la regarder, préférant simplement s'asseoir au comptoir, Fearless s'allongeant près d'elle. Non loin se trouvait Jim, un jeune serveur qu'elle connaissait depuis la fac. Un beau jeune homme aux yeux verts émeraude, à la peau étrangement pâle ainsi qu'à la chevelure brune presque noire, lui donnant des airs de vilain garçons. Personne n'aurait pût soupçonner le fait qu'il soit en fait homosexuel.

- Jim... Donne moi ce que t'as de plus fort... Et double le..

- Ferme-là et apporte moi ce que je veux, c'est tout.

Le barman n'osa rien dire de plus. Il prépara la commande de la jeune femme, laissant glisser le petit verre jusqu'à sa main. Sans même qu'il n'ait le temps de la prévenir des effets de l'élixir, la belle l'eut déjà bût d'une traite. Les effets de la boisson commençaient déjà à se propager. Mais Asella en demandait encore.
Oublier, c'était tout ce qu'elle devait faire.
C'est au bout de trois verre que d'une main, elle tenta de se redresser, tombant nez-à-nez avec le sol, s'éffondrant littéralement devant les quelques personnes dans le bar. Jim tenta de l'aider, mais elle gromela quelque chose entre ses lèvres, sa prononciation se faisant des plus horribles alors qu'elle ne contrôlait plus vraiment son corps. Encore une fois, elle se redressa, réussissant à atteindre une table où elle se donna une poussée pour atteindre la porte, puis s'effondrer de nouveau sur le gravier au sol. Sous le choc, la belle ne put s'empêcher de déglutir quelque peu à même le sol, avant de finalement se relever, titubant suivit de Fearless jusqu'à sa voiture, où elle se laissa glisser fesses contre sol. Là, elle se pencha légèrement sur le côté, où elle ouvrit sa portière, agrippant un sac derrière le siège du passager avant de l'ouvrir, y sortant une seringue remplit d'un liquide quelconque. Je crois que vous vous doutez tous de ce que c'est.
Non, elle n'était pas une droguée, mais elle avait bel et bien touché le fond. Remontant sa manche droite, elle entoura un pan de tissu autour de son avant bras, le serrant de toutes ses forces de ses dents avant d'y taper quelque fois sa peau, y trouvant finalement la veine. Elle prit la seringue, marmonnant entre ses lèvres.

- Plus rien à perdre... Plus rien à retrouver... A quoi bon me stopper ?