[{ Nouveau Membre]

{ J'vais sûrement changé le titre, si j'en trouve un avant que tu ne postes !


La nuit s’étend sur Darkness Falls, enterrant ces petits défauts sous une couche insondable de noir. C’était ce qu’il y a avait de bien avec le coucher du jour, on oubliait parfois combien cette ville était pourrit, de l’est à l’ouest, jusqu’aux profondeurs des égouts et même aux sommets des plus hauts building. C’est qu’il s’en trame des choses ! Et ce n’est certainement pas pour rien que les méchants et autres bestioles sortent la nuit! Et parfois, lorsque Devon regardait les passants, il réalisait à quel point ils étaient innocents. Innocents de ce qui les entouraient, inconscients de ce qui se passaient dans leur propre ville. Les journaux, c’est bien beau, mais ça ne fait pas tout le travail !

Mais bon, en l’occurrence, si Devon sortait, ce n’était pas pour accomplir quelques méfaits, mais bien pour se rendre à un rendez-vous. S’il semblait pressé, comme si le temps allait définitivement lui manquer, ce n’était pas parce qu’il avait oublié ce soit disant rendez-vous. Et s’il semblait un peu dépareillé, avec sa veste qu’il tentait de replacer, ses cheveux magnifiquement en bataille, une écorchure sur le front, ce n’était pas parce qu’il n’accordait aucune importance à cette rencontre, à ce souper. Bien au contraire ! Il y avait d’abord pensé, pendant une intervention sur le terrain qui lui avait coûtée cette trace sur le visage qu’il n’avait pas remarqué. Puis encore, en voyant l’heure sur sa montre, après s’être attardé tard dans le Qc des S.T.A.R.S.

On aurait pu l’arrêter pour excès de vitesse dans les courbes. Mais, c’était là son lot quotidien : Devon roulait souvent comme un dégénéré, surtout quand il trouvait une bonne raison de le faire. Et les raisons pouvaient être très nombreuses, voir douteuse parfois !

Son regard, avant de claquer la portière de la voiture, passa brièvement devant le compteur de minute. « Elle va t’assommer… ou bien elle est déjà parti. …Je me demande ce que je préfère ! » Se dit-il en franchissant à pieds les quelques mètres qui le séparaient de l’entrée du restaurant. Avoir près, ou plus de 40 minutes de retard était franchement fâcheux !

« Elena ! » héla t-il, la reconnaissant de dos. Était-il arrivé à temps, avant qu’elle ne le plante là ? Sur le point de partir. À vrai dire, elle avait dû penser que c’était lui qui l’avait planté, lui qui avait décidé de ne pas se présenter. Bref… Devon arriva à sa hauteur. « Vraiment désolé, je suis en retard » Ce qu’elle avait sûrement déjà remarqué ! Il évita de demander si cela faisait longtemps qu’elle attendait, sachant pertinemment que ce devait être le cas. Mieux valait se contenter d’excuses sincères, même si elles pouvaient être limite passable « … le boulot m’a retenu. » Il la regarda, attendait de voir ce qu'elle allait lui dire pour savoir ce qu’il devait faire maintenant. Reporter ? Lui proposer autre chose à faire ? Elle ne l’avait sûrement pas attendu pour manger…

[Don't]

C'est beau. La nuit. La lune... Assise près de la grande baie vitrée, je ne peux m'empêcher de l'observer. Cet énorme point lumineux qui semble veiller sur nous. J'aime penser qu'une fois la vie terminée, la mort se trouve là bas. Et qu'ils nous regardent... Ceux dont l'existence s'est arrêtée si subitement. Papa? Papa, me vois-tu? M'entends-tu respiré là où tu te trouve à présent? Je ferme les paupières. Me force à être davantage attentive, guettant la moindre réponse. Le moindre indice. Mais en vain... Un soupire m'échappe. Bien sur que non... Je le sais. Je l'ai toujours su. Après tout, je suis rationnelle. Je ne peux croire à une telle chose. A moins que?... Dans un sens, je ne suis pas obligée de le crier sur les toits. Si je veux y croire. Si je veux espérer... Cela ne regarde que moi. A nouveau, j'adresse un regard à l'astre nocturne. « Tu sais Elena... Quand la lune est en croissant, c'est pour bercer l'enfant qui pleure. Mais, lorsqu'elle est bien ronde, comme une pomme, c'est qu'elle est heureuse de voir l'enfant rire. Alors n'oublie pas, ma petite Elena... Dans les instants douloureux, jamais tu ne seras seule. Elle... Elle sera toujours là pour te consoler. » Je frémis à ce souvenir. Alors papa... Cela signifie t-il que je ne suis pas seule ce soir?...

Non. Dans tous les cas, je ne resterais pas seule ce soir. Enfin... Normalement... Une énième fois, j'adresse un coup d'oeil impatient à mon poignet. Déjà vingts cinq minutes de retard... Les hommes d'aujourd'hui ont-ils oublié ce qu'est la ponctualité? Tout en me jurant de le lui rappeler, je saisis mon verre de vin. Encore un. Je ne suis plus certaine de savoir s'il s'agit là du premier ou du troisième. A moins que ça ne soit le quatrième? Peu importe. Ce n'est pas si important. Quoi que... Si je pouvais éviter que l'alcool ne me monte à la tête. J'ai déjà donné. Devon aussi d'ailleurs. Lui comme moi savons très bien ce qu'une Elena ivre peu donner au volant. Et, joignant le geste à mes propres songes, je repose la flûte de ce grand cru. Étouffe un juron entre mes dents serrés. Devon Greene... Je vais te...

Vingts minutes plus tard... Accoudée à la table, le visage enfouie entre mes mains, j'écoute mon estomac crier famine. Oui... Oui, je l'ai attendu. Quelle erreur d'ailleurs! J'aurai su... Je ne sais pas à vrai dire. Suis-je déçue? En colère contre lui? Ou mon ego vient-il seulement de se prendre une bonne claque? Parce qu'il faut se l'avouer, se faire poser un lapin n'est pas très agréable. Et ce, même si la personne en faute n'est rien de plus qu'un ami. Un ami? Sommes-nous amis? J'ignore si notre relation peut être qualifiée d'amicale à la réflexion. Seulement, elle serait quoi alors? Plus? C'est vrai que je ne suis pas insensible à ses larges épaules et sa mâchoire carré, mais... Non. Il n'y a rien de plus. Rien d'ambiguë. Enfin... Je crois. Enfin... Ah! Devon, je vais te tu-er-!

Tandis que je fais signe au serveur d'apporter l'addition concernant la bouteille de vin, une voix familière raisonne dans mon dos. « Elena ! » Un sourire quelque peu sarcastique me fend le visage. A moins que je ne sois simplement heureuse qu'il soit là. Hors de question qu'il le sache si c'est le cas! « Vraiment désolé, je suis en retard. » Mes prunelles grises rivées vers les siennes, comme deux mitraillettes, je reste silencieuse. Je prends le temps de le détailler soigneusement. De ses cheveux en bataille, à sa tenue. « Ah oui? C'est étrange, je n'avais même pas remarqué. A croire que vous n'êtes pas si indispensable que cela pour dîner. » Beaucoup d'ironie, oui. Cependant, il sait pertinemment qu'il n'y a là rien de désagréable. Et surtout, que je suis tout sauf rancunière. Disons que... C'est plus un petit jeu. « … le boulot m’a retenu. »  Gardant une mine visiblement fermée, je reste à l'observer. Je sens bien qu'il attend une quelconque réaction de ma part. J'ai bien le droit de le faire un peu mariner moi aussi, non? Finalement, je remue la tête, en soupirant. « Comptez-vous prendre racines? Ou avez-vous l'intention de dîner? » Je l'encourage d'un charmant sourire. « Vous les hommes, vous avez un sérieux soucis avec la ponctualité. »

[Why]

C'est beau. La nuit. La lune... Assise près de la grande baie vitrée, je ne peux m'empêcher de l'observer. Cet énorme point lumineux qui semble veiller sur nous. J'aime penser qu'une fois la vie terminée, la mort se trouve là bas. Et qu'ils nous regardent... Ceux dont l'existence s'est arrêtée si subitement. Papa? Papa, me vois-tu? M'entends-tu respiré là où tu te trouve à présent? Je ferme les paupières. Me force à être davantage attentive, guettant la moindre réponse. Le moindre indice. Mais en vain... Un soupire m'échappe. Bien sur que non... Je le sais. Je l'ai toujours su. Après tout, je suis rationnelle. Je ne peux croire à une telle chose. A moins que?... Dans un sens, je ne suis pas obligée de le crier sur les toits. Si je veux y croire. Si je veux espérer... Cela ne regarde que moi. A nouveau, j'adresse un regard à l'astre nocturne. « Tu sais Elena... Quand la lune est en croissant, c'est pour bercer l'enfant qui pleure. Mais, lorsqu'elle est bien ronde, comme une pomme, c'est qu'elle est heureuse de voir l'enfant rire. Alors n'oublie pas, ma petite Elena... Dans les instants douloureux, jamais tu ne seras seule. Elle... Elle sera toujours là pour te consoler. » Je frémis à ce souvenir. Alors papa... Cela signifie t-il que je ne suis pas seule ce soir?...

Non. Dans tous les cas, je ne resterais pas seule ce soir. Enfin... Normalement... Une énième fois, j'adresse un coup d'oeil impatient à mon poignet. Déjà vingts cinq minutes de retard... Les hommes d'aujourd'hui ont-ils oublié ce qu'est la ponctualité? Tout en me jurant de le lui rappeler, je saisis mon verre de vin. Encore un. Je ne suis plus certaine de savoir s'il s'agit là du premier ou du troisième. A moins que ça ne soit le quatrième? Peu importe. Ce n'est pas si important. Quoi que... Si je pouvais éviter que l'alcool ne me monte à la tête. J'ai déjà donné. Devon aussi d'ailleurs. Lui comme moi savons très bien ce qu'une Elena ivre peu donner au volant. Et, joignant le geste à mes propres songes, je repose la flûte de ce grand cru. Étouffe un juron entre mes dents serrés. Devon Greene... Je vais te...

Vingts minutes plus tard... Accoudée à la table, le visage enfouie entre mes mains, j'écoute mon estomac crier famine. Oui... Oui, je l'ai attendu. Quelle erreur d'ailleurs! J'aurai su... Je ne sais pas à vrai dire. Suis-je déçue? En colère contre lui? Ou mon ego vient-il seulement de se prendre une bonne claque? Parce qu'il faut se l'avouer, se faire poser un lapin n'est pas très agréable. Et ce, même si la personne en faute n'est rien de plus qu'un ami. Un ami? Sommes-nous amis? J'ignore si notre relation peut être qualifiée d'amicale à la réflexion. Seulement, elle serait quoi alors? Plus? C'est vrai que je ne suis pas insensible à ses larges épaules et sa mâchoire carré, mais... Non. Il n'y a rien de plus. Rien d'ambiguë. Enfin... Je crois. Enfin... Ah! Devon, je vais te tu-er-!

Tandis que je fais signe au serveur d'apporter l'addition concernant la bouteille de vin, une voix familière raisonne dans mon dos. « Elena ! » Un sourire quelque peu sarcastique me fend le visage. A moins que je ne sois simplement heureuse qu'il soit là. Hors de question qu'il le sache si c'est le cas! « Vraiment désolé, je suis en retard. » Mes prunelles grises rivées vers les siennes, comme deux mitraillettes, je reste silencieuse. Je prends le temps de le détailler soigneusement. De ses cheveux en bataille, à sa tenue. « Ah oui? C'est étrange, je n'avais même pas remarqué. A croire que vous n'êtes pas si indispensable que cela pour dîner. » Beaucoup d'ironie, oui. Cependant, il sait pertinemment qu'il n'y a là rien de désagréable. Et surtout, que je suis tout sauf rancunière. Disons que... C'est plus un petit jeu. « … le boulot m’a retenu. »  Gardant une mine visiblement fermée, je reste à l'observer. Je sens bien qu'il attend une quelconque réaction de ma part. J'ai bien le droit de le faire un peu mariner moi aussi, non? Finalement, je remue la tête, en soupirant. « Comptez-vous prendre racines? Ou avez-vous l'intention de dîner? » Je l'encourage d'un charmant sourire. « Vous les hommes, vous avez un sérieux soucis avec la ponctualité. »

[Don't]

C'est beau. La nuit. La lune... Assise près de la grande baie vitrée, je ne peux m'empêcher de l'observer. Cet énorme point lumineux qui semble veiller sur nous. J'aime penser qu'une fois la vie terminée, la mort se trouve là bas. Et qu'ils nous regardent... Ceux dont l'existence s'est arrêtée si subitement. Papa? Papa, me vois-tu? M'entends-tu respiré là où tu te trouve à présent? Je ferme les paupières. Me force à être davantage attentive, guettant la moindre réponse. Le moindre indice. Mais en vain... Un soupire m'échappe. Bien sur que non... Je le sais. Je l'ai toujours su. Après tout, je suis rationnelle. Je ne peux croire à une telle chose. A moins que?... Dans un sens, je ne suis pas obligée de le crier sur les toits. Si je veux y croire. Si je veux espérer... Cela ne regarde que moi. A nouveau, j'adresse un regard à l'astre nocturne. « Tu sais Elena... Quand la lune est en croissant, c'est pour bercer l'enfant qui pleure. Mais, lorsqu'elle est bien ronde, comme une pomme, c'est qu'elle est heureuse de voir l'enfant rire. Alors n'oublie pas, ma petite Elena... Dans les instants douloureux, jamais tu ne seras seule. Elle... Elle sera toujours là pour te consoler. » Je frémis à ce souvenir. Alors papa... Cela signifie t-il que je ne suis pas seule ce soir?...

Non. Dans tous les cas, je ne resterais pas seule ce soir. Enfin... Normalement... Une énième fois, j'adresse un coup d'oeil impatient à mon poignet. Déjà vingts cinq minutes de retard... Les hommes d'aujourd'hui ont-ils oublié ce qu'est la ponctualité? Tout en me jurant de le lui rappeler, je saisis mon verre de vin. Encore un. Je ne suis plus certaine de savoir s'il s'agit là du premier ou du troisième. A moins que ça ne soit le quatrième? Peu importe. Ce n'est pas si important. Quoi que... Si je pouvais éviter que l'alcool ne me monte à la tête. J'ai déjà donné. Devon aussi d'ailleurs. Lui comme moi savons très bien ce qu'une Elena ivre peu donner au volant. Et, joignant le geste à mes propres songes, je repose la flûte de ce grand cru. Étouffe un juron entre mes dents serrés. Devon Greene... Je vais te...

Vingts minutes plus tard... Accoudée à la table, le visage enfouie entre mes mains, j'écoute mon estomac crier famine. Oui... Oui, je l'ai attendu. Quelle erreur d'ailleurs! J'aurai su... Je ne sais pas à vrai dire. Suis-je déçue? En colère contre lui? Ou mon ego vient-il seulement de se prendre une bonne claque? Parce qu'il faut se l'avouer, se faire poser un lapin n'est pas très agréable. Et ce, même si la personne en faute n'est rien de plus qu'un ami. Un ami? Sommes-nous amis? J'ignore si notre relation peut être qualifiée d'amicale à la réflexion. Seulement, elle serait quoi alors? Plus? C'est vrai que je ne suis pas insensible à ses larges épaules et sa mâchoire carré, mais... Non. Il n'y a rien de plus. Rien d'ambiguë. Enfin... Je crois. Enfin... Ah! Devon, je vais te tu-er-!

Tandis que je fais signe au serveur d'apporter l'addition concernant la bouteille de vin, une voix familière raisonne dans mon dos. « Elena ! » Un sourire quelque peu sarcastique me fend le visage. A moins que je ne sois simplement heureuse qu'il soit là. Hors de question qu'il le sache si c'est le cas! « Vraiment désolé, je suis en retard. » Mes prunelles grises rivées vers les siennes, comme deux mitraillettes, je reste silencieuse. Je prends le temps de le détailler soigneusement. De ses cheveux en bataille, à sa tenue. « Ah oui? C'est étrange, je n'avais même pas remarqué. A croire que vous n'êtes pas si indispensable que cela pour dîner. » Beaucoup d'ironie, oui. Cependant, il sait pertinemment qu'il n'y a là rien de désagréable. Et surtout, que je suis tout sauf rancunière. Disons que... C'est plus un petit jeu. « … le boulot m’a retenu. »  Gardant une mine visiblement fermée, je reste à l'observer. Je sens bien qu'il attend une quelconque réaction de ma part. J'ai bien le droit de le faire un peu mariner moi aussi, non? Finalement, je remue la tête, en soupirant. « Comptez-vous prendre racines? Ou avez-vous l'intention de dîner? » Je l'encourage d'un charmant sourire. « Vous les hommes, vous avez un sérieux soucis avec la ponctualité. »

[How]

C'est beau. La nuit. La lune... Assise près de la grande baie vitrée, je ne peux m'empêcher de l'observer. Cet énorme point lumineux qui semble veiller sur nous. J'aime penser qu'une fois la vie terminée, la mort se trouve là bas. Et qu'ils nous regardent... Ceux dont l'existence s'est arrêtée si subitement. Papa? Papa, me vois-tu? M'entends-tu respiré là où tu te trouve à présent? Je ferme les paupières. Me force à être davantage attentive, guettant la moindre réponse. Le moindre indice. Mais en vain... Un soupire m'échappe. Bien sur que non... Je le sais. Je l'ai toujours su. Après tout, je suis rationnelle. Je ne peux croire à une telle chose. A moins que?... Dans un sens, je ne suis pas obligée de le crier sur les toits. Si je veux y croire. Si je veux espérer... Cela ne regarde que moi. A nouveau, j'adresse un regard à l'astre nocturne. « Tu sais Elena... Quand la lune est en croissant, c'est pour bercer l'enfant qui pleure. Mais, lorsqu'elle est bien ronde, comme une pomme, c'est qu'elle est heureuse de voir l'enfant rire. Alors n'oublie pas, ma petite Elena... Dans les instants douloureux, jamais tu ne seras seule. Elle... Elle sera toujours là pour te consoler. » Je frémis à ce souvenir. Alors papa... Cela signifie t-il que je ne suis pas seule ce soir?...

Non. Dans tous les cas, je ne resterais pas seule ce soir. Enfin... Normalement... Une énième fois, j'adresse un coup d'oeil impatient à mon poignet. Déjà vingts cinq minutes de retard... Les hommes d'aujourd'hui ont-ils oublié ce qu'est la ponctualité? Tout en me jurant de le lui rappeler, je saisis mon verre de vin. Encore un. Je ne suis plus certaine de savoir s'il s'agit là du premier ou du troisième. A moins que ça ne soit le quatrième? Peu importe. Ce n'est pas si important. Quoi que... Si je pouvais éviter que l'alcool ne me monte à la tête. J'ai déjà donné. Devon aussi d'ailleurs. Lui comme moi savons très bien ce qu'une Elena ivre peu donner au volant. Et, joignant le geste à mes propres songes, je repose la flûte de ce grand cru. Étouffe un juron entre mes dents serrés. Devon Greene... Je vais te...

Vingts minutes plus tard... Accoudée à la table, le visage enfouie entre mes mains, j'écoute mon estomac crier famine. Oui... Oui, je l'ai attendu. Quelle erreur d'ailleurs! J'aurai su... Je ne sais pas à vrai dire. Suis-je déçue? En colère contre lui? Ou mon ego vient-il seulement de se prendre une bonne claque? Parce qu'il faut se l'avouer, se faire poser un lapin n'est pas très agréable. Et ce, même si la personne en faute n'est rien de plus qu'un ami. Un ami? Sommes-nous amis? J'ignore si notre relation peut être qualifiée d'amicale à la réflexion. Seulement, elle serait quoi alors? Plus? C'est vrai que je ne suis pas insensible à ses larges épaules et sa mâchoire carré, mais... Non. Il n'y a rien de plus. Rien d'ambiguë. Enfin... Je crois. Enfin... Ah! Devon, je vais te tu-er-!

Tandis que je fais signe au serveur d'apporter l'addition concernant la bouteille de vin, une voix familière raisonne dans mon dos. « Elena ! » Un sourire quelque peu sarcastique me fend le visage. A moins que je ne sois simplement heureuse qu'il soit là. Hors de question qu'il le sache si c'est le cas! « Vraiment désolé, je suis en retard. » Mes prunelles grises rivées vers les siennes, comme deux mitraillettes, je reste silencieuse. Je prends le temps de le détailler soigneusement. De ses cheveux en bataille, à sa tenue. « Ah oui? C'est étrange, je n'avais même pas remarqué. A croire que vous n'êtes pas si indispensable que cela pour dîner. » Beaucoup d'ironie, oui. Cependant, il sait pertinemment qu'il n'y a là rien de désagréable. Et surtout, que je suis tout sauf rancunière. Disons que... C'est plus un petit jeu. « … le boulot m’a retenu. »  Gardant une mine visiblement fermée, je reste à l'observer. Je sens bien qu'il attend une quelconque réaction de ma part. J'ai bien le droit de le faire un peu mariner moi aussi, non? Finalement, je remue la tête, en soupirant. « Comptez-vous prendre racines? Ou avez-vous l'intention de dîner? » Je l'encourage d'un charmant sourire. « Vous les hommes, vous avez un sérieux soucis avec la ponctualité. »

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« -Ah oui? C'est étrange, je n'avais même pas remarqué. A croire que vous n'êtes pas si indispensable que cela pour dîner. »

Devon passa une main sur sa nuque et afficha un air contrit. Il n’est pas parfait, tout de même ! Bien difficile de bosser et d’arriver à l’heure à un rendez-vous en même temps. Le travail d’abord… Oui. Toujours. Pas le choix. Compréhensible, vu son métier. S’il avait à se choisir un pouvoir, il aurait très certainement prit celui permettant de se dédoubler. Très pratique ! L’homme n’était pas sûr d’aimer l’ironie d’Elena. Même s’il lui arrivait aussi d’être ironique ! S’il n’était pas ce qu’il était, il aurait peut-être perdu la face. Bon sang, on a pas idée d’afficher un air quasi glacial sans vouloir faire fuir son interlocuteur. Il lui fallut se rappeler qu’Elena n’était pas rancunière, car elle était plutôt convaincante dans le rôle de la femme qu’on avait laissé mijoter une bonne heure. Il ne pu néanmoins s’empêcher de le prendre personnel… chose qui lui arrivait rarement. Il se contrefichait de ce qu’on pensait de lui. Mais, non, effectivement, il n’était pas indispensable pour dîner. Il n’était pas non plus indispensable pour grand chose… même s’il était plutôt doué dans ce qu’il faisait. Mais, de ce côté, il n’allait pas s’en vanter. Il se sentait détaillé et se demanda, pendant une fraction de seconde, s’il était présentable. Ç’aurait été le comble ! Il sentait sur son front la petite piqûre d’une coupure, savait qu’il avait replacé sa chemise rapidement, que ses cheveux manquaient sûrement de discipline.

« - Comptez-vous prendre racines? Ou avez-vous l'intention de dîner?»

Le sourire d’Elena lui rendit le sien. Ainsi, elle remettait l’exécution à plus tard.

« - Un peu des deux, je vais prendre racines à votre table, et manger. »

« - Vous les hommes, vous avez un sérieux soucis avec la ponctualité. »

Si elle savait ce qu’il faisait de ses journées, elle ne l’accuserait pas juste d’avoir des soucis de ponctualités ! N’empêche, elle avait raison ; Devon avait de la difficulté à arriver à l’heure. Il détestait avoir rendez-vous et se rendre compte, au beau milieu de la journée, qu’il serait à court de temps.

« - Et vous les femmes, avec la logique. Prévoyez, et donnez nous rendez-vous une heure plus tôt, dans ce cas. » Dit-il en plaisantant.

Devon s’assit à sa table. Une bouteille de vin, entamée, trônait déjà, chose qu’il n’avait d’abord pas remarquée.

« - Tout compte fait, tu ne m’as pas attendu pour festoyer. » Dit-il simplement en se servant lui-même un verre. Non… non, il ne pensait pas qu’elle devrait modérer l’alcool… même si cela ne lui faisait pas bien. Qui était-il pour jugé ? Il vida son verre d’un trait et se sentit déjà mieux, nettoyer par l’alcool. Il sourit à Elena et attrapa le menu. Il le parcouru rapidement des yeux et, n’ayant pas l’habitude de sortir dans les restaurants releva les yeux vers la jeune policière.

« - Et tu prends quoi toi ? » Fit-il, un sourcil relevé. Oui, d’accord, l’alimentation de Devon se limitait parfois, trop souvent, à un hamburger et des frittes... ce qu’il n’était pas sûr d’avoir aperçu sur le menu. Autant faire confiance à une femme pour ce genre de truc…

[Don't]

Une perle de sang à son front. Une... égratignure. Et immédiatement, je fronce les sourcils. Je ne peux d'ailleurs plus quitter cette blessure du regard. A cet instant, je réalise que j'ignore beaucoup de choses à son sujet. Trop... peut être? L'envie de le questionner me démange la langue, mais je reste silencieuse. Je n'aime pas être curieuse. Je n'aime pas... jouer les flics? Pourtant, j'en suis réellement une. Malheureusement parfois... Disons... que l'instinct suspicieux est un élément difficile à occulter. D'autant plus lorsqu'il est un pan de la nature profonde. Alors je me mords la lèvre. Aussi fort que possible. Les yeux rivés vers mon verre de vin vide. Puis c'est le souvenir de notre première rencontre qui me saute à la gorge. Un ciel noir. Sans étoiles. Sans lueur. Une pluie aveuglante. Et l'alcool. L'alcool dans ma gorge et mes veines. L'alcool dans le corps. Partout. Un désir insoutenable de vouloir oublier. De ne plus... vouloir penser? Parce que la mémoire est un puits de souffrances. Et que le mieux est encore de ne plus songer à rien. Pas même au petit matin. Ni même... à son propre destin? Je souris discrètement. Je souris, en imaginant ce qui lui a traversé l'esprit à la vue de cette bouteille de vin à moitié pleine. Oui, Devon... J'arrête de boire... Mais... pas ce soir encore?... Je devrais pourtant. Car déjà je sens les vapeurs transformer en brume mes idées. Je me fais violence cependant. Je m'offre une claque intérieurement. Elena... Elena ressaisis-toi... Ce n'est pas le moment... Ce n'est pas le moment de ne plus être consciente...

« Un peu des deux, je vais prendre racines à votre table, et manger. » Je l'observe prendre place face à moi. Essayant par la même occasion de me... tenir? Ou de rester la plus naturelle possible. Cela dit... je redoute l'instant où il... comprendra mon état? Puisqu'il le comprendra sans aucun doute. Et là, je n'ai que des certitudes. Devon me connait suffisamment pour détecter la tâche brune sur une toile blanche. Pourquoi? Parce qu'il sait la glace et le marbre qui m'habitent. Mes silences et mes demis-mots. Tandis qu'avec un gramme de trop je suis... tout le contraire? C'est à dire bavarde. Peu timide. Pour ne pas dire du tout...

«  Et vous les femmes, avec la logique. Prévoyez, et donnez nous rendez-vous une heure plus tôt, dans ce cas. » Je lui adresse un sourire pleins d'ironie, pour étouffer le ricanement stupide qui me chatouille la gorge. « En réalité. Nous nous bornons seulement à croire. Qu'une fois dans notre vie. L'un de vous nous surprendra. » J'inspire avec ferveur de l'oxygène. Puis déglutis avec peine. La tête me tourne. Non... ce n'est pas la pièce encore. C'est seulement une sensation étrange. Et je peine pour ne pas être déconcentrée. Alors j'appuie mes coudes contre la table. Pose mon menton sur mes doigts entrelacés. Somptueux moyen de rester... statique?

« Tout compte fait, tu ne m’as pas attendu pour festoyer. » Cette fois je rougis. Oui, et comme une tomate. Enfin, c'est l'impression qui me traverse. Seulement je ne suis pas de nature à prendre des couleurs lorsque je suis embarrassée. Heureusement! Bénit soit-il, Seigneur! Je... ne suis pas certaine qu'on le dise dans cet ordre là.... Peu importe. Je hausse innocemment les épaules. Pointe mon index vers son front. Hésitante. « Tu... saignes. » Changement de conversation tout en subtilité... ou pas. Mais je pris le ciel pour que cela est fonctionné. Je ne veux pas... qu'il joue les amis inquiet ou autre. Enfin... si nous sommes amis? Parce que... qu'est ce que nous sommes?...

« Et tu prends quoi toi ? » Sa question se mélange à celle qui stagnait derrière mes yeux. Et je remue la tête. Chose que je n'aurai jamais du faire. Je serre les dents. Concentre toute mon attention sur le menu. Cependant, je ne peux m'empêcher de grimacer aux seuls noms des repas. « Je... n'ai pas très faim... » Je force un sourire. Gênée. Je suis... Quelle idiote...

[Why]

Une perle de sang à son front. Une... égratignure. Et immédiatement, je fronce les sourcils. Je ne peux d'ailleurs plus quitter cette blessure du regard. A cet instant, je réalise que j'ignore beaucoup de choses à son sujet. Trop... peut être? L'envie de le questionner me démange la langue, mais je reste silencieuse. Je n'aime pas être curieuse. Je n'aime pas... jouer les flics? Pourtant, j'en suis réellement une. Malheureusement parfois... Disons... que l'instinct suspicieux est un élément difficile à occulter. D'autant plus lorsqu'il est un pan de la nature profonde. Alors je me mords la lèvre. Aussi fort que possible. Les yeux rivés vers mon verre de vin vide. Puis c'est le souvenir de notre première rencontre qui me saute à la gorge. Un ciel noir. Sans étoiles. Sans lueur. Une pluie aveuglante. Et l'alcool. L'alcool dans ma gorge et mes veines. L'alcool dans le corps. Partout. Un désir insoutenable de vouloir oublier. De ne plus... vouloir penser? Parce que la mémoire est un puits de souffrances. Et que le mieux est encore de ne plus songer à rien. Pas même au petit matin. Ni même... à son propre destin? Je souris discrètement. Je souris, en imaginant ce qui lui a traversé l'esprit à la vue de cette bouteille de vin à moitié pleine. Oui, Devon... J'arrête de boire... Mais... pas ce soir encore?... Je devrais pourtant. Car déjà je sens les vapeurs transformer en brume mes idées. Je me fais violence cependant. Je m'offre une claque intérieurement. Elena... Elena ressaisis-toi... Ce n'est pas le moment... Ce n'est pas le moment de ne plus être consciente...

« Un peu des deux, je vais prendre racines à votre table, et manger. » Je l'observe prendre place face à moi. Essayant par la même occasion de me... tenir? Ou de rester la plus naturelle possible. Cela dit... je redoute l'instant où il... comprendra mon état? Puisqu'il le comprendra sans aucun doute. Et là, je n'ai que des certitudes. Devon me connait suffisamment pour détecter la tâche brune sur une toile blanche. Pourquoi? Parce qu'il sait la glace et le marbre qui m'habitent. Mes silences et mes demis-mots. Tandis qu'avec un gramme de trop je suis... tout le contraire? C'est à dire bavarde. Peu timide. Pour ne pas dire du tout...

«  Et vous les femmes, avec la logique. Prévoyez, et donnez nous rendez-vous une heure plus tôt, dans ce cas. » Je lui adresse un sourire pleins d'ironie, pour étouffer le ricanement stupide qui me chatouille la gorge. « En réalité. Nous nous bornons seulement à croire. Qu'une fois dans notre vie. L'un de vous nous surprendra. » J'inspire avec ferveur de l'oxygène. Puis déglutis avec peine. La tête me tourne. Non... ce n'est pas la pièce encore. C'est seulement une sensation étrange. Et je peine pour ne pas être déconcentrée. Alors j'appuie mes coudes contre la table. Pose mon menton sur mes doigts entrelacés. Somptueux moyen de rester... statique?

« Tout compte fait, tu ne m’as pas attendu pour festoyer. » Cette fois je rougis. Oui, et comme une tomate. Enfin, c'est l'impression qui me traverse. Seulement je ne suis pas de nature à prendre des couleurs lorsque je suis embarrassée. Heureusement! Bénit soit-il, Seigneur! Je... ne suis pas certaine qu'on le dise dans cet ordre là.... Peu importe. Je hausse innocemment les épaules. Pointe mon index vers son front. Hésitante. « Tu... saignes. » Changement de conversation tout en subtilité... ou pas. Mais je pris le ciel pour que cela est fonctionné. Je ne veux pas... qu'il joue les amis inquiet ou autre. Enfin... si nous sommes amis? Parce que... qu'est ce que nous sommes?...

« Et tu prends quoi toi ? » Sa question se mélange à celle qui stagnait derrière mes yeux. Et je remue la tête. Chose que je n'aurai jamais du faire. Je serre les dents. Concentre toute mon attention sur le menu. Cependant, je ne peux m'empêcher de grimacer aux seuls noms des repas. « Je... n'ai pas très faim... » Je force un sourire. Gênée. Je suis... Quelle idiote...

[Don't]

Une perle de sang à son front. Une... égratignure. Et immédiatement, je fronce les sourcils. Je ne peux d'ailleurs plus quitter cette blessure du regard. A cet instant, je réalise que j'ignore beaucoup de choses à son sujet. Trop... peut être? L'envie de le questionner me démange la langue, mais je reste silencieuse. Je n'aime pas être curieuse. Je n'aime pas... jouer les flics? Pourtant, j'en suis réellement une. Malheureusement parfois... Disons... que l'instinct suspicieux est un élément difficile à occulter. D'autant plus lorsqu'il est un pan de la nature profonde. Alors je me mords la lèvre. Aussi fort que possible. Les yeux rivés vers mon verre de vin vide. Puis c'est le souvenir de notre première rencontre qui me saute à la gorge. Un ciel noir. Sans étoiles. Sans lueur. Une pluie aveuglante. Et l'alcool. L'alcool dans ma gorge et mes veines. L'alcool dans le corps. Partout. Un désir insoutenable de vouloir oublier. De ne plus... vouloir penser? Parce que la mémoire est un puits de souffrances. Et que le mieux est encore de ne plus songer à rien. Pas même au petit matin. Ni même... à son propre destin? Je souris discrètement. Je souris, en imaginant ce qui lui a traversé l'esprit à la vue de cette bouteille de vin à moitié pleine. Oui, Devon... J'arrête de boire... Mais... pas ce soir encore?... Je devrais pourtant. Car déjà je sens les vapeurs transformer en brume mes idées. Je me fais violence cependant. Je m'offre une claque intérieurement. Elena... Elena ressaisis-toi... Ce n'est pas le moment... Ce n'est pas le moment de ne plus être consciente...

« Un peu des deux, je vais prendre racines à votre table, et manger. » Je l'observe prendre place face à moi. Essayant par la même occasion de me... tenir? Ou de rester la plus naturelle possible. Cela dit... je redoute l'instant où il... comprendra mon état? Puisqu'il le comprendra sans aucun doute. Et là, je n'ai que des certitudes. Devon me connait suffisamment pour détecter la tâche brune sur une toile blanche. Pourquoi? Parce qu'il sait la glace et le marbre qui m'habitent. Mes silences et mes demis-mots. Tandis qu'avec un gramme de trop je suis... tout le contraire? C'est à dire bavarde. Peu timide. Pour ne pas dire du tout...

«  Et vous les femmes, avec la logique. Prévoyez, et donnez nous rendez-vous une heure plus tôt, dans ce cas. » Je lui adresse un sourire pleins d'ironie, pour étouffer le ricanement stupide qui me chatouille la gorge. « En réalité. Nous nous bornons seulement à croire. Qu'une fois dans notre vie. L'un de vous nous surprendra. » J'inspire avec ferveur de l'oxygène. Puis déglutis avec peine. La tête me tourne. Non... ce n'est pas la pièce encore. C'est seulement une sensation étrange. Et je peine pour ne pas être déconcentrée. Alors j'appuie mes coudes contre la table. Pose mon menton sur mes doigts entrelacés. Somptueux moyen de rester... statique?

« Tout compte fait, tu ne m’as pas attendu pour festoyer. » Cette fois je rougis. Oui, et comme une tomate. Enfin, c'est l'impression qui me traverse. Seulement je ne suis pas de nature à prendre des couleurs lorsque je suis embarrassée. Heureusement! Bénit soit-il, Seigneur! Je... ne suis pas certaine qu'on le dise dans cet ordre là.... Peu importe. Je hausse innocemment les épaules. Pointe mon index vers son front. Hésitante. « Tu... saignes. » Changement de conversation tout en subtilité... ou pas. Mais je pris le ciel pour que cela est fonctionné. Je ne veux pas... qu'il joue les amis inquiet ou autre. Enfin... si nous sommes amis? Parce que... qu'est ce que nous sommes?...

« Et tu prends quoi toi ? » Sa question se mélange à celle qui stagnait derrière mes yeux. Et je remue la tête. Chose que je n'aurai jamais du faire. Je serre les dents. Concentre toute mon attention sur le menu. Cependant, je ne peux m'empêcher de grimacer aux seuls noms des repas. « Je... n'ai pas très faim... » Je force un sourire. Gênée. Je suis... Quelle idiote...

[How]

Une perle de sang à son front. Une... égratignure. Et immédiatement, je fronce les sourcils. Je ne peux d'ailleurs plus quitter cette blessure du regard. A cet instant, je réalise que j'ignore beaucoup de choses à son sujet. Trop... peut être? L'envie de le questionner me démange la langue, mais je reste silencieuse. Je n'aime pas être curieuse. Je n'aime pas... jouer les flics? Pourtant, j'en suis réellement une. Malheureusement parfois... Disons... que l'instinct suspicieux est un élément difficile à occulter. D'autant plus lorsqu'il est un pan de la nature profonde. Alors je me mords la lèvre. Aussi fort que possible. Les yeux rivés vers mon verre de vin vide. Puis c'est le souvenir de notre première rencontre qui me saute à la gorge. Un ciel noir. Sans étoiles. Sans lueur. Une pluie aveuglante. Et l'alcool. L'alcool dans ma gorge et mes veines. L'alcool dans le corps. Partout. Un désir insoutenable de vouloir oublier. De ne plus... vouloir penser? Parce que la mémoire est un puits de souffrances. Et que le mieux est encore de ne plus songer à rien. Pas même au petit matin. Ni même... à son propre destin? Je souris discrètement. Je souris, en imaginant ce qui lui a traversé l'esprit à la vue de cette bouteille de vin à moitié pleine. Oui, Devon... J'arrête de boire... Mais... pas ce soir encore?... Je devrais pourtant. Car déjà je sens les vapeurs transformer en brume mes idées. Je me fais violence cependant. Je m'offre une claque intérieurement. Elena... Elena ressaisis-toi... Ce n'est pas le moment... Ce n'est pas le moment de ne plus être consciente...

« Un peu des deux, je vais prendre racines à votre table, et manger. » Je l'observe prendre place face à moi. Essayant par la même occasion de me... tenir? Ou de rester la plus naturelle possible. Cela dit... je redoute l'instant où il... comprendra mon état? Puisqu'il le comprendra sans aucun doute. Et là, je n'ai que des certitudes. Devon me connait suffisamment pour détecter la tâche brune sur une toile blanche. Pourquoi? Parce qu'il sait la glace et le marbre qui m'habitent. Mes silences et mes demis-mots. Tandis qu'avec un gramme de trop je suis... tout le contraire? C'est à dire bavarde. Peu timide. Pour ne pas dire du tout...

«  Et vous les femmes, avec la logique. Prévoyez, et donnez nous rendez-vous une heure plus tôt, dans ce cas. » Je lui adresse un sourire pleins d'ironie, pour étouffer le ricanement stupide qui me chatouille la gorge. « En réalité. Nous nous bornons seulement à croire. Qu'une fois dans notre vie. L'un de vous nous surprendra. » J'inspire avec ferveur de l'oxygène. Puis déglutis avec peine. La tête me tourne. Non... ce n'est pas la pièce encore. C'est seulement une sensation étrange. Et je peine pour ne pas être déconcentrée. Alors j'appuie mes coudes contre la table. Pose mon menton sur mes doigts entrelacés. Somptueux moyen de rester... statique?

« Tout compte fait, tu ne m’as pas attendu pour festoyer. » Cette fois je rougis. Oui, et comme une tomate. Enfin, c'est l'impression qui me traverse. Seulement je ne suis pas de nature à prendre des couleurs lorsque je suis embarrassée. Heureusement! Bénit soit-il, Seigneur! Je... ne suis pas certaine qu'on le dise dans cet ordre là.... Peu importe. Je hausse innocemment les épaules. Pointe mon index vers son front. Hésitante. « Tu... saignes. » Changement de conversation tout en subtilité... ou pas. Mais je pris le ciel pour que cela est fonctionné. Je ne veux pas... qu'il joue les amis inquiet ou autre. Enfin... si nous sommes amis? Parce que... qu'est ce que nous sommes?...

« Et tu prends quoi toi ? » Sa question se mélange à celle qui stagnait derrière mes yeux. Et je remue la tête. Chose que je n'aurai jamais du faire. Je serre les dents. Concentre toute mon attention sur le menu. Cependant, je ne peux m'empêcher de grimacer aux seuls noms des repas. « Je... n'ai pas très faim... » Je force un sourire. Gênée. Je suis... Quelle idiote...