[MIKE]

Jeudi soir - 10:oo p.m

« Castro, incident dans la 8^th rue. Braquage qui tourne mal dans une boulangerie. Allez y seule. Qu'on voit un peu ce que vous avez dans le ventre.»

Hum... Okay. Merci... Connard ? Le commissaire de Darkness Falls... Une vrai enflure à mon humble avis. Il n'avait pas encore compris que j'etais la pour une affaire bien plus importante que ses petites affaires de braquages et de prostitution... Enfin, cela dit j'etais censée être une flic infiltrée et ne pas crier à tout va que je faisais partie du C.N.I et que j'enquetais sur un filon bien plus gros que cette pauvre ville. Pauvre ville oui. Darkness Falls etait diablement triste... Allez savoir peut être qu'elle meritait bien son nom. Que m'importait. Je m'en fichais. Ca ne faisait qu'un mois que j'etais la, 36 jours exactement depuis que j'avais posée mes bagages dans un hotel plus ou moins luxueux du centre ville... Tout frais payés. Pour moi... Oh que j'aimais ça en fait finalement. Enfin ça dependait des jours. 36 jours donc, que je me fondais dans la masse du commissariat, entre les flics qui ne foutaient rien d'autre que manger des donut's à longueur de journée, et les autres qui travaillaient bien et qui etaient conspués par leurs semblables... Ce commissariat allait à vau l'eau totalement. Et je devais m'y fondre. Alors je me contentais d'accepter avec un sourire les café que Rick jeune bleu fraichement arrivé m'offraient tous les matins quand j'arrivais epuisée de mes nuits sans sommeil, alors je me contentais de sauter sur les premieres missions que l'on m'offrait aussi ininteressantes fussent elles...

Mais la. Un braquage. Ouaah... Y'avait de la prime dans l'air. Pardonnez moi l'ironie. Un braquage dans une boulangerie. Bien. Et bien, j'allais m'amuser. Ah. Petit detail technique, je helais Rick, qui n'etait jamais bien loin de moi, avant de monter dans la voiture de fonction.

« Hay Rick', C'est hum, où la 8^th Rue ? »
« Dans les quartiers Sud, tu prend Main Street, et tu descend jusqu'au port, aprés c'est la 4eme à gauche.»
« Merci jeune homme. »

Un bisous sur le front. Rick, etait devenu mon petit protegé et surtout mon guide dans cet enfer. Ils parlaient tous Anglais.. Bon lui aussi. D'autant plus qu'il restait comme beaucoup persuadé que l'Espagne etait en Amerique du Sud. Mais bon... Je faisais avec les moyens du bord. Il etait gentillet... Et toujours pret à m'aider. Parce que selon ses dires " on ne peut pas laisser une demoiselle se perdre toute seule hein." Oui... Enfin ça. Il etait loin de savoir que j'avais toujours 9;5/10 à mes tests de tir, et que j'avais la facheuse tendance à degainer mon flingue bien trop vite. Non, ça il pouvait pas le savoir. Il pouvait pas savoir non plus que je portais du sang sur les mains. Le sang de plusieurs assassins. Je me tais. Oui. J'arrete la. Perdue dans mes pensées j'etais arrivée sur le lieu du carnage. Bon un peu plus en amont a vrai dire. Et deja j'eclatais d'un rire non professionel en voyant les badeaux.

Bon bah. J'arrivais trop tard.

« Castro à central. Je maitrise la situation. »

Ou peut être pas en fait ? Mais je n'avais pas vraiment envie de voir debarquer la cavalerie. J'etais inspecteur chef quand même...Mince. Et donc.. Oui, je m'avançais peu à peu, pour voir la scene, il y'avait un homme qui tenait en respect la boulangere et les clients, et a quelques metres de la , une dizaine de passants s'étaient arretés.

« Lache la et leve les mains mon gars, c'est trop tard maintenant.. »

Ca marchait rarement ce genre de chose. Mais ça... Par contre ça marchait bien. Sans sommation je lui tirais une balle dans la main. Hop. Voila... Plus de flingue. Presque plus de main non plus. En une fraction de seconde j'etais sur lui et je le maitrisais à terre. Puis j'attrapais ma radio. « Castro à central. Envoyez moi une ambulance, et quelqu'un pour recuperer l'hostile. Merci. »

Bon bah... Voila une affaire qui etait bien finie. Je prenais enfin le temps de regarder les gens. Les anciennes... otages qui me regardaient avec des grands yeux. Attendez... On avait idée d'aller acheter son pain à 10 heure du soir... ? Chez moi oui peut être mais la.. On était au pays des puritains et des mc Do... Merde quoi. Oh, elle etait guapa la demoiselle la, dans un coin.

« Police. Quelqu'un peut m'expliquer ce qui s'est passé ? »

Oh... C'etait pas trés conventionnel de ne l'annoncer que maintenant non ? Mais qu'est ce que je m'en... branle.

[musique]

• &

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  Jeudi soir, jour de répèt" pour moi. Soirée étudiante pour d'autres? Au final je n'avais que 21ans. J'avais l'âge d'aller m'enivrer dans les vapeurs d'alcool, de drogue et de sexe. La débauche. J'y avais assez goûté. Alors je traçais ma route, la musique dans les oreilles, mon nez fin enfoui dans mon keffieh, protégée de la douceur du crépuscule par ma veste en daim sur mon sweat/gilet noir. Mon regard se perdait dans la contemplation de mes converses, presque totalement dissimulées par mon jean baggy. Mon débardeur était la seule marque de .. féminité? Je m'en fichais. J'étais tout de même charmante, dans mon style de lesbienne. Ma main gauche, ornée de trois bagues, s'enfonça dans ma poche pour en extirper mon portable qui sonnait. Un sourire quand je voiis le nom, associé au numéro mais qui s'efface un peu quand je décroche. Je ris un peu tout de même. Luka.. Assez alcoolisé, qui me demande si tendrement des pains au chocolat.
  
  "C'est ton jour de chance ma belle". En effet, coincidence ou non, je passais devant l'une des seules boulangeries du quartier qui restait ouverte 24sur24. Dans un sourire, apres quelques mots doux je raccrochais et lui promettait de lui apporter l'objet de son désir. Je sortais quelques pièces, laissée en vrac dans ma poche et entrais dans le magasin. Un soupire... Il y avait du monde. Ils n'auraient pas pu préféré les fast food non? Enfin .. Je prend mon mal en patience, pour Luka. Ah .. Luka ! J'aurai fait beaucoup pour elle. Et cette attention était plus un plaisir. L'idée de voir son sourire.. Enfin. J'attendais, plus ou moins patiemment, pressée de rallumer une clope. Un léger soupire pour moi même.
  Mais rien ne se passa comme ce geste anodin l'entendait. Il y eut de l'agitation, et je mis une poignée de secondes a percuter ce qui se passait. La panique, quelques cris et une sommation "Fermez vos gueule ! & toi, file moi la caisse, et vite !". L'homme qui se trouvait à la caisse avait semble t-il sortit une arme à feu plutôt que la monnaie habituelle. Je ne bougeais pas, fustigeant intérieurement contre cet abruti qui nous tenait tous en hauteur, a cause d'une simple possession si effrayante. Eh ma pauvre. Si au lieu de t'entête dans ta musique inutile, si tu avais pris les choses en main pour devenir .. flic par exemple, tu serais en mesure d'agir ce soir. J'espère intérieurement que personne ne va vouloir jouer les héros. Parce que ça risquait de mal tourner. Postée dans mon coin initial, j'observais la scène. Et il semblerait que la ville porte encore des super héros. Des genres de superman.. enfin, en l'occurrence ce soir, une wonderwoman.. et avec un sacré charme avec ça. Elle maîtrise la situation avec classe, ne faisant pas que du blabla. Son coup de feu semble choquer. Pour ma part, je trouve ça légitime.
  Je la regarde agir, peut être un peu captivée, pendant que les petites vieilles et autres clients fuient soudainement en ronchonnant à demi et revivant la scène par leurs divers commentaires.
  
  Elle demande des explications, que personne ne semble disposé à lui donner. Bande de lâches impolis. Elle est peut être celle qui vous a sauvé la vie. Vos pauvres vies, pour la plupart surement inestimable, similairement à la mienne. Pour ça, elle avait risqué la sienne. Et voilà les remerciements .. Merci la société et les valeurs américaines.. Je m'avance un peu vers elle, engageant la conversation. "Bonsoir .. & merci pour votre intervention. Je me dis que vous n'êtes plus à ça prêt, avec cette pluie de remerciements qui vous assaille." Après avoir marqué une légère pause, ponctuée d'un petit sourire qui était .. doux? je lui donnais les explications qu'elle était en droit d'entendre. "Il a simulé un achat de je ne sais quoi, probablement cette baguette par terre, et au lieu de sortir la monnaie, il à sorti un flingue. Après quoi il nous à gentiment demandé de fermer nos gueules et demandé la caisse.. Et puis, vous êtes arrivée, en grand héros de ces dames.. " Un sourire un rien taquin, peut être charmeur malgré moi, mais qui n'avait rien de moqueur, au contraire.

[MIKE]

Mais quelle belle bande de connard quand meme. Je ne parlais pas courrament l'anglais mais assez pour les entendre me traiter de folle et se demander si j'etais reellement policiere. Ils croyaient quoi... ? Que j'allais comme les autres dindons de la ville me contenter d'un "haut les mains on ne bouge plus" et d'attendre les renforts ou le massacre. Chez moi... On avait le sang chaud, et j'etais une tireuse d'élite aprés tout. Ce n'etait pas pour rien que... que j'avais été recrutée dans les divisions spéciales. Un long soupir s'echappa de ma gorge alors qu'ils partaient tous... J'aurais du les retenir, temoins etc... Mais bon, tant pis hein. Le commissaire m'enguelerait, me menacerait de me renvoyer, et je brandirais la petite carte dont je ne me separais pas, ce qui lui ferait fermer sa gueule. Et pof... Ca en serait fini jusqu'a la prochaine.

A coté de moi une jeune femme blonde. trés... Guapa comme je l'avais deja remarquée... me remerciait et commençait à me raconter la scene. Bien. Bien. Bien... Je ne savais pas comment on faisait ici mais ça ne devait pas être trés different de chez moi non... ?

« Bien ,je vais prendre votre deposition, demoiselle ? » j'osais un sourcil, ça sous entendait que j'attendais son nom. Et elle commençait à tout me raconter, comme le type etait arrivé, comment il avait pris la boulangere en otage et tout... C'était blasant d'en arriver la. Braque une banque mon gars, pas une boulangerie... Espece de debile... Il n'aurait pas été a terre a cause de moi, je lui aurais foutu un coup de pieds, surtout que la pauvre boulangere... Elle avait l'air vraiment perturbée. Enfin ça ... ca serait le boulot de mes collegues quand ils arriveraient.

Sirene d'une ambulance, d'un regard je designais aux infirmiers le type à terre et je me fendais d'un sourire a destination de la jolie jeune femme. « En tout cas, ne me remerciez pas, je n'ai fais que mon boulot. Meme si... Mes... camarades ne le font pas souvent. » J'hesitais encore sur quelques mots et mon accent espagnol devait ressortir. Mais ce n'etait pas important. Je m'en fichais. Rien n'importait j'avais sauvé des gens, meme si le risque etait minime, je me confortais dans cette idée. J'etais utile.

« Ca vous... Arrive souvent à vous americains d'acheter du bain à ces heures ci ? »

Leger sourire de ma part c'etait juste pour ... briser la glace du jeu du policier et du témoin. Pour ma part je n'avais rien de plus à lui demander, et deja mes collegues arrivaient, et je sentais le regard inamical du commissaire sur la trace de sang à terre... Pauvre con.

[musique]

• Je m'étais engagée dans les explications, avant même de lui donner mon nom. Malgré son charme, malgré le fait que j'avais un bon feeling avec elle, elle restait une flic. Elle était .. Malgré elle, elle faisait partie de ces personnes qui m'avaient causé un bon nombre d'ennui par le passé. Des bons gros bâtons dans la ferraille de mes roues, qui avait fini par s'abîmer. Alors, conformée dans une vieille habitude, je me faisais méfiante. Mais après un léger soupire, presque imperceptible, j'avais fini par lui répondre, essayant de prendre autant que possible un air détaché .. Innocent? "Jackson." Elle n'aurait pas besoin de mon prénom hein? Peut être que si. J'espérais que non. Après tout, je me faisais coopérative là où les autres se faisaient ingrat.
  Mais je me détendais un peu, repensant au haussement de sourcil qu'elle avait eut, ça lui donnait un petit air .. Un petit air quoi. Nos regards se tournèrent alors d'un même geste vers la boulangère. Elle semblait choquée. Je laisse échapper un soupire. Je n'aime pas vraiment être témoin des souffrances diverses des gens. J'aimerai les aider vous savez, mais je .. n'en ai pas l'envergure. J'ai l'impression de retrouver les parois de ma sphère. M'enfin, je crois que je divague. Elle me ramène à elle, me détournant de cette détresse. C'était mieux ainsi. Surement ..
  
  « En tout cas, ne me remerciez pas, je n'ai fais que mon boulot. Meme si... Mes... camarades ne le font pas souvent. Ca vous... Arrive souvent à vous americains d'acheter du pain à ces heures ci ? » A l'écouter parler un peu plus longuement, on entendait clairement son accent espagnol qui résonnait. C'était doux et agréable. Cela changeait de ces tons monocordes et souvent peu articulés. Enfin.. Je souriais face à ces commentaires. Ouais, elle n'avait l'air du genre "prise de tête". C'était agréable, ça aussi."& bien il faut croire. Puisque les boulangeries deviennent visiblement des cibles plus attractives que des banques ou des bijouterie.." . Je riais légerement, j'avais pris la peine de faire attention à ma prononciation, sans que cela ne paraisse trop artificiel. J'étais soucieuse qu'elle me comprenne, qu'elle ne se sente pas .. Bien qu'elle semblait être assez à l'aise.
  Mais bien vite, cette atmosphère bon enfant est brisée par un regard lourd de sens, qui semble peser sur nos deux silhouettes. Plus la demoiselle que moi .. Mais je sens que son regard se fait insistant sur moi. Une fois qu'il s'est éloigné, je regarde la jolie espagnole, un sourcil levé à mon tour. Une expression de surprise un peu amusante.. Un léger silence s'installa. Je crois qu'il y eut un petit quelque chose entre nous. Dans notre regard. Moi, j'allais partir. La laisser à son activité de flic. Je m'apprêtais à la saluer, dessinant les traits de son doux visage dans ma mémoire, lorsque le commissaire, plutôt enrobé, revint vers nous, le regard perçant. "Vous avez pris la déposition de cette femme?" Son ton était vif, pressé. Il ne laissa pas à la jeune flic de lui répondre, enchainant aussitôt avec une nouvelle question. "Son visage ne m'est pas inconnu. De qui s'agit t-il?" & là .. ma bouche se fit plus sèche, mon estomac se serra un peu. Merde .. qu'est ce qu'il venait fouiner cet enfoiré .. J'aurai pu prendre mes jambes à mon cou mais .. Ce serait pire, n'est ce pas? Alors malgré mon mauvais pressentiment je.. me jetai dans la gueule du loup?
  
  "Kimberley Jackson. Pourquoi? Ca pose problème d'être témoin maintenant.. ?" J'étais un peu arrogante, certes, mais je n'aimais pas cette façon exaspérante qu'il avait d'agir. Il me fusille de regarde avant de regarder dans une sorte de mini ordinateur. J'étouffais un rire. Le commissariat à la pointe de la technologie. C'est peut être ce qui expliquait tout ces kilos superflus des agents .. Oui bien était ce les donuts à profusion. Les bras croisés, j'attends. La crainte à peu à peu laissée place à l'exaspération. Qu'est ce qui me voulait cet abruti .. Enfin il bougea. Il se retourna vers deux de ses larbins qui supervisaient le transfert de l'agresseur dans l'ambulance. "Stan, Kyle. On l'embarque". Et avant que je n'ai réellement le temps de réagir, deux hommes fondent sur moi, me menotte sans ménagement. Je me débat. "Hey .. Mais allez vous faire foutre. Qu'est ce que t'as contre moi, gros lard ?!" J'étais vulgaire, j'aggravais mon cas, mais ces agissements me rendaient furax.
  "Beau Boulot Castro. Je vous laisse superviser l'arrestation. On se retrouve au commissariat". Et je jetai un regard noir au gros plein de soupe, qui se répercuta sur la demoiselle à qui j'avais donné ma déposition. Putain de merde.. Ce que j'avais été con, de me mêler à cette histoire..
  
  

[MIKE]

Jackson. La demoiselle s'appelait Jackson. Jackson.... C'était le prénom ou le nom... ? Bon, aprés tout je m'en fichais un peu, tout ce qui comptait c'etait que je prennais en note ce qu'elle me disait. Et je lui lançais un leger sourire... Elle pouvait partir, je n'avais pas besoin de le dire, elle avait commencé... Un pas. Puis l'autre... Et mon crétin de commissaire vint nous interompre, ou du moins l'interompre elle. En me regardant... ?

« J'ai pris sa deposition oui. »

Mon ton etait froid. Je n'aimais pas cet homme. Vraiment pas. Je ne parlais pas trop aprés ça. La discusion se faisait entre eux deux, alors que moi, je m'éloignais un peu. J'avais autre chose à faire. Un de mes collegue venait me demander si c'était moi qui avait tiré. Oui . Bien sur. Non.. C'etait le pape de Rome et celui d'Avignon reuni. Il ne comprit pas. Je ne suis pas sur qu'ils aient de la culture ces sordides americains. Mais bon. Ce n'etait pas le soucis. Oui j'avais tiré. Oui, il etait menaçant. Oui. J'avais bien fait. Il n'etait pas mort, je n'allais pas avoir trop de soucis. De toute façon... Je pouvais me permettre quelques incartades. Le gouvernement espagnol avait les manches longues ici aussi.

Bouaaaah. Qu'importait. Soudain la conversation me reinteressait. " Stan. Kyle. On l'embarque." Et la jeune femme de se debatre alors qu'ils lui passaient les menottes. Hey... J'avais loupé un épisode la... ? Je me rapprochais d'elle, le flingue bien en vue dans le holster, a quelques centimetre de mes mains.

"Beau Boulot Castro. Je vous laisse superviser l'arrestation. On se retrouve au commissariat" Et en plus... ? Il osait me parler comme ça. C'en était trop.

« Pour vous ça sera inspecteur chef Castro, ou Agent Special Castro. A vous de choisir. Mais seuls les superieurs que je respecte peuvent m'appeler par mon nom. Stan, Kyle, lachez la. Je m'en occupe.. » Sous le coup de mon regard noir, les deux moutons s'en allerent à la poursuite de leur patron. Le commissaire Drew etait vraiment un sale type. La bedaine bien rebondie , la cinquantaine frappante, et les allures d'un profiteur de femmes. Je ne l'aimais pas. Il ne m'aimait pas non plus, car il n'avait pas d'autorité sur moi. Tant.... pis. ? Oui, j'avais envie de dire tant pis. Alors tant pis.

Lentement, avec une demi tendresse j'attrapais le bras de la jeune fille et je l'amenais jusqu'a mon véhicule. Je n'avais pas envie de l'aprehender. D'autant plus qu'elle n'avait rien fait de mal... ? « Qu'est ce que vous avez fait au commissaire ? Vous avez refusé ses avances ou vous avez mangé son quatre heure ? » Ma voix etait... joueuse oui. Qu'est ce qu'elle aurait pu être d'autre. Mais je reprenais un ton professionel en l'asseyant à l'arriere du véhicule, reprenant le chemin du commissariat. La nuit... Promettait d'être longue ,et je ne me coucherais pas tant que je n'avais pas le fin mot de l'histoire. Autant dire... Que je suivrais avec attention la garde à vue de la demoiselle.

Merde quoi....

[musique]

Félicitations demoiselle Jackson. Vous étiez en manque d'applaudissement ou bien c'est juste votre stupidité qui vous a encore joué un tour? Les mèches blondes ou bien encore votre incessante habitude à être charmeuse? Quoiqu'il en soit .. Vous n'êtes qu'une sombre conne ma chère, si je puis me permettre. Car quelque soit vos motivations, vous vous trouvez actuellement .. dans la merde. Et les deux pieds joints avec ça. Non mais franchement, qu'est ce qui t'as pris d'aller servir de témoin à cette scène de braquage? Les forces de l'ordre n'ont jamais été tes amies, et elles ne t'ont jamais porté dans leur coeur. Alors j'aimerai comprendre pourquoi tu es allée te pamer devant une flic, aussi jolie soit elle, dans l'exercice de ses fonctions? C'est juste le commissaire qui est un abruti fini? Ah .. Là, je t'accorde un bon point!

Trève de plaisanterie. J'étais vraiment dans de beaux draps.. Enfin.. Si je devais passer la nuit au trou, ce ne serait justement pas le cas. Et malheureusement, en vieille habituée de ces endroits, j'étais à peu près certaine de ne pas me tromper en disant que ce serait le cas ce soir ..
J'avais laissé tomber l'agressivité, lorsque le porcinet s'était éloigné. Cependant, toute douceur ou quelque geste de gentillesse s'était évaporé. Malgré moi, je serrais les dents de frustration, d'énervement.

« Qu'est ce que vous avez fait au commissaire ? Vous avez refusé ses avances ou vous avez mangé son quatre heure ? »

Un léger sourire. Un rien forcé. Un rien jaunâtre? Elle pouvait avoir le coeur à rire elle. Dans l'histoire elle avait le bon rôle. Mon regard se pose sur elle, exaspéré? Je n'avais plus vraiment le coeur à plaisanter, ou du moins à être détendue. Je supposais qu'elle le comprendrait.

« Dans les deux cas.. Le résultat est le même pour moi. » Je serrais les dents, pour ne pas envoyer valser les objets divers qui croisaient la route de mon pied. Elle avait beau avoir été gentille au premier abord, encline à la plaisanterie elle reprit bien vite son petit costume officiel de flic .. La route se passa dans le silence le plus complet. J'avais encore l'espoir de m'arranger avec Kilik .. Mais ça n'était pas simple. Et je ne voulais pas .. Après un ou deux soupire, tandis que mon regard s'égarait au dehors, la luminosité du commissariat et sa devanture me frappèrent le visage. Soudainement, je pensais à la réaction de Jorg. J'espèrais que cela ne ferait pas de vagues.. Toute cette histoire.. Je n'étais vraiment qu'une source de problèmes. Dès lors que je voulais me détacher de mon passé, il me revenait en pleine figure.

Je descendais de voiture lentement et j'aperçus sur le trottoir, appuyée contre le bâtiment dans une posture nonchalante, une jeune femme. Elle avait presque l'air d'un ado. Ses cheveux négligés, sa veste un peu abîmée, et cette .. chose entre ses doigts fins. Trop long pour être une roulée ..
Dans une vision hallucinatoire, je me revoyais. C'était moi.. cette gamine aux yeux hagards, presque haineux. Ailleurs, enfermée, droguée..

Je ferme les yeux et détourne le regard, lentement. Un soupir qui me fait m'envoler. Non, je ne suis plus là. Elle n'est plus là, la toxico.. Alors pourquoi. Pourquoi, encore une fois, j'atterris là? Je relève mon regard vers celle qui veille sur mes chaînes. Pour échapper à la tristesse, aux souvenirs tranchants, je me réfugie sous mon masque, sous la plaisanterie, sous ..

« Au moins, je pourrai me vanter d'avoir passer une nuit avec vous.. »

[MIKE]

Sur les ordres du commissaire j’avais aprehendé la jeune femme. Va savoir pourquoi… Enfin maintenant je me retrouvais en train de l’ammener au commissariat alors que j’aurais eu tellement de choses plus intéressantes à faire. Et surtout… Elle n’avait rien fait. Je jurais littéralement avec de la fumée qui sortait des oreilles, alors que je nous conduisais jusqu’au lieu de mon travail… Ma plaisanterie ne lui avait visiblement pas plu. En fait, elle n’en menait pas large. Pourtant quand on était innocent on s’en fichait non… ? Ou pas. J’avais réagi comment moi la première fois qu’on m’avait amené au poste. Bon. Non, c’était une mauvaise idée de se rappeler cette histoire. Je fulminais. Quel stupide commissaire. Quel stupide commissaire. Quel stupide commissaire…. Non mais… Vraiment. Quel stupide commissaire. Voilà. C’etait dit. Dit. Dit et redit. Je le détestais.

Enfin… La. Je ne disais rien. La route s’était déroulée dans le silence le plus total. Qu’est ce qu’il lui avait pris à cet imbécile de croire qu’on pouvait appréhender les témoins comme ça. Et pourquoi il avait voulu que j’arrete cette demoiselle qui n’avait visiblement rien a voir avec ça. Elle avait été acheté des croissants bordel de merde.

Et puis nous y étions. Le commissariat… Sa tentative d’humour. J’avais vu comme une lueur de souffrance passer derrière ses yeux… J’etais curieuse. Peut être un peu trop curieuse pour mon propre bien. Alors je la regardais. Je ne disais pas grand chose et puis je me fendais d’un sourire. « Je pourrais me vanter de la meme chose, et puis si vous avez de la chance je vous amènerais le petit déjeuner demain matin. » Je souriais un peu. C’était stupide. Passer la nuit avec moi hein… Si j’avais quelque chose a voir avec ça elle n’allait pas rester plus de cinq minutes, et puis elle disparaitrait dans la nuit. C’était tout. C’était … Le cycle des choses. Ca devait être ainsi.

« Asseyez vous la. » Lentement, avec des gestes très doux je lui enlevais ses menottes et j’attendais qu’elle soit assise a son bureau. « Ne bougez pas,s’il vous plait... » Je venais de faire volontairement une erreur professionnelle… Oups. Si elle s’echapait j’aurais quelques soucis, enfin… Tout était toujours récupérable non ? Si elle s’echappait et bien, elle serait tranquille au moins. Mais il fallait être un peu suicidaire pour tenter de s’echapper dans un commissariat, meme si celui ci était presque vide.

La douceur avait disparu de mon visage alors que je rentrais dans le bureau du commissaire en poussant assez brutalement la porte. Pas grand chose ne pouvait être entendu, le bureau du capitaine était presque insonorisé, pourtant j’etais sure que ma voix portait a travers les portes… «¡ Pero por fin esto no va la cabeza! Embarcamos no a los testigos así... Especie de grueso cochino no gasto. Vaya mostrarle. . » C’était de l’espagnol, il n’étaient pas beaucoup a comprendre… Peut être que la jeune femme… Oh puis tant pis. Je ne voulais pas être comprise, je voulais juste que cette face de raie en face de moi comprenne que ça ne se faisait pas.

« Mon service est fini, la jeune femme est innocente. Je m’en vais avec elle. Et si vous avez un soucis avec ça appelez mes employeurs. »
« On a arreté une de vos petites copines Castro. »
« Vaya a meter, hija de…. »

Et la… Je m’arretais quand meme avant de commettre l’irreparable. « Bonne nuit. » Amusez vous bien dans votre petite vie pathétique. je soupirais un peu et je revenais prêt de Kimberley.

« Vous etes libre. Je peux vous déposer quelque part ? »

[musique]

• « Je pourrais me vanter de la meme chose, et puis si vous avez de la chance je vous amènerais le petit déjeuner demain matin. » Un sourire amusé étira mes lèvres. Quitte à devoir réembrasser mes vieux démons, et passer la nuit en prison, autant le faire avec le sourire, non? « Pour avoir le petit déjeuner, il ne faut pas que je me plaigne du manque de confort, c'est ça? » Et mon sourire, taquin et peut être un rien charmeur lui signifiait que c'était bien une plaisanterie, et non une remarque un peu acide.
  Enfin plaisanterie ou non, je me retrouvais bientôt assise devant un bureau, qui devait être celui de la demoiselle. Un léger soupire, et je laissais retomber mes épaules. Les menottes commençait à me faire mal, et je grimaçais sous la douleur lancinante. Et je fus surprise que suite à cette simple constatation, l'acier quitta mes poignets. J'haussais un sourcil et me retournais vers la demoiselle, intriguée mais souriante. « J'espère que vous n'avez pas lu dans mes pensées, parce que j'ai tout de même deux trois choses à vous cacher. »
  
  Et quasiment sans bouger, ne laissant que mon regard parcourir la pièce, je l'attendais, sagement. Oui, j'aurai pu fuir. Mais ça ne m'aurait pas aidé. Et elle non plus. Et malgré mon aversion pour la police, je dois avouer que cette femme était plutôt agréable. Et malgré moi, je l'entendis hausser la voix. L'accent espagnol qui traverse les murs. L'espagnol. Ca avait quelque chose de tellement .. Fiouf. Mais passons, ce n'était pas l'heure des rêveries. Il y eut un court silence, qui m'en extirpa justement et la demoiselle fit de nouveau son apparition.
  « Vous etes libre. Je peux vous déposer quelque part ? » Une nouvelle fois, une expression de surprise s'empara de mon visage. Mais .. Comment?.. Le commissaire .. J'étais à peu près certaine de savoir ce qu'il attendait de moi. Et.. Qui était elle pour avoir.. Cette influence sur lui? Je crois que l'une et l'autre, avions des bribes de passé qu'il était préférable de taire. Mais prise dans mes réflexions, j'en oubliais presque de lui répondre. « Et bien.. Je .. Je ne sais pas s'il y a un restau qui sert encore à cette heure et qui ne soit pas un fast food. Mais .. Ca vous dirait de .. enfin.. Cette histoire ma ouvert l'appétit.. »
  Et soudainement, la timidité qui ressortait. Je me sentais ridicule. C'était sans doute pour ça.. Le bafouillage..
  
  ____ Og. Désolée .. C'tout court _____

[MIKE]

Ca avait été plus fort que moi, je lui faisais confiance moi à cette jolie blonde. Pas neccessairement parce qu'elle etait jolie... Enfin ça jouait pour beaucoup, mais elle m'avait donné des renseignement... C'était gentil. C'était chouette. Alors pourquoi le commissaire m'avait obligé à la recuperer... A la ramener ici. Je n'etais pas d'accord. Je ne voulais pas qu'une innocente soit arretée. Et je ne voulais surtout pas être celle qui ait fait cela... Je ne voulais pas etre la mauvaise. Un leger soupir et en un sourire je l'avais liberé de ses menottes. Sa reflexion m'apporta un nouveau sourire. « On ne cache rien a un brillant agent de police mademoiselle. » Bien entendu je rigolais. J'etais assez detendue finalement... Et c'est detendue et enervée à la fois que j'allais aggresser mon commissaire...

Et voila, j'etais sortie, le commissaire n'avait rien eu le temps de faire ,rien eu le temps de dire, et j'etais sortie avec la jolie blonde. Kimberley. Jolie Kimberley. Bien sur elle devait se poser des questions, se demandait comment j'avais fais pour sortir d'un tel argument avec le commissaire sans rien. Est ce que je risquais vraiment quelque chose ? Peut être que si elle me demandait , je lui dirais la verité... Peut etre bien oui.

Et puis elle me proposait de manger dans un restaurant... Pas un fast food. Un vrai resto... Je souriais un peu. Pourquoi pas. Je reflechissais vite... Hum... « Il y'a peut etre quelque chose... Je connais un resto asiatique ouvert 24h/24, mais je n'y suis jamais allée... Je ne sais pas ce qu'il peut donner. Sinon, vous pouvez toujours venir gouter à ma cuisine... Mais je ne sais pas non plus ce que ça peut donner.. » Leger sourire. J'etais on ne peut plus serieuse, on ne ne peut plus sincere aussi.

« En tout cas , ou que vous vouliez aller, je vous y amene... Et plutot vite. »

Les gens du commissariat en effet semblaient commencer à s'agiter, et je n'avais pas envie que la soirée s'eternise ici. Alors je lui tendais mon casque, et je posais mon blouson de moto sur ses epaules. Elle etait sexy comme ça...