Je gagne quoi en échange? [PV Tasha] [Terminé]

James se réveilla dans son studio, encore dans les choux, il réfléchit quelques minutes quoi faire de sa journée. Il pourrait aller au centre ville, et tenter de voir si le journal local serait d'accord qu'il fasse le marchant de journaux. De temps en temps l'agence le laissait vendre des journaux. L'anglais s'assit dans son lit, tendant la main, il prit son paquet de cigarette et fourra sa nicotine entre ses deux lèvres. Relâchant une bouffée de drogue dans l'air, il se laissa tomber entre les draps et observa le plafond de son habitation.

Il n'avait plus d'argent et n'osait pas contacter sa mère, par honte de ce qu'il était devenu sans s'en rendre compte. Le pire était probablement qu'il ne pouvait pas retourner en Angleterre, sa patrie natale. James se leva alors, écartant ses draps blancs qu'il se tuait à laver des fois à la main tant c'était la guerre pour avoir accès à la machine à laver de l'immeuble. Il mit de l'eau sur le feu et sortit une tasse. Prenant un paquet bleuté, il en sortit un sachet de thé qu'il fourra dans la tasse avec trois cuillères de sucre. James retira la cigarette de sa bouche, l'écrasa dans un cendrier plein à demi et versa l'eau bouillante dans sa tasse. L'anglais prit cette tasse blanche avec des reflets bleu et alla s'assoir contre le mur, sirotant son breuvage.

Ni une ni deux, il prit son courage à deux mains, finit sa tasse et alla se doucher. En sortant de la douche il ouvrit un sac, enfila un boxer blanc, un jean gris slim et un t-shirt bleu. James s'assit au sol, enfilant ses baskets qu'il lassa rapidement, des bonnes vieilles converses qui lui faisaient des pieds très grands alors qu'ils étaient tout à fait moyen. Il faisait assez chaud en ce mois de juin, paquet de cigarette en main, papier, et briquet et le voici dehors. James marcha le long des rues pour aller à l'entreprise avec le vain espoir de bosser aujourd'hui. Pas de métro pour lui, tout à pied, il économisait le moindre centime.

Les seuls choses sur lesquels il ne pouvait pas économiser c'était l'hygiène et la nourriture. Un minimum de propreté, et une bonne nourriture pour tenir le coup, voila ce qui l'animait. James marchait rapidement, son jean couinait à certains de ses pas, le tissu frottant contre ses cuisses mais il n'en tint pas compte. L'anglais arriva au centre ville et entra dans une agence. Évitant d'entrer en collision avec une journaliste, il alla au bureau du chef qui l'observa avec amusement.

"James!
-Vous avez du boulot pour moi?"

Le patron prit un air amusé et désigna une pile de journaux. Ni une ni deux, l'anglais attrapa la pile retenue par un fin cordon et fila à vive allure hors de l'agence. Il s'arrêta dans les rues, sortit un journal de la pile et se mit dans un angle. Il savait qu'il charmait les femmes par son physique blond yeux vert clair sourire d'ange. Mais c'était un homme honnête et timide, il n'utilisait pas son charme. Se mettant au coin d'une rue, il leva son papier.

"Times du matin! Times du matin! Trois dollars!"

Il ne savait jamais comment il faisait pour ameuter les clients, sûrement avec son accent anglais qui charmait et son allure de beau gosse romantique fleur bleu. L'anglais fit une jeune femme s'approcher, enfin dure à dire, blonde, comme lui et il tendit un des Times.

"Un journal Madame?"

Du haut de ses vingt-cinq ans, impossible de se comporter comme un jeunot, et pis, il venait d'un tel milieu. Il avait été coureur avant, dur dur au final de se retrouver simple chômeur sans un sou...Lui, le jeune prodige d'Angleterre.

confiance

Tic, Tac. Tic, Tac. Tic, Tac. C’est tout ce qui se passait dans la tête de la scientifique en ce moment. Tic, Tac. Tic, Tac. Elle était confortablement allongée sur son canapé et fixait le plafond d’un regard distant. Vide. C’était comme cela qu’elle se sentait en ce moment et c’était assez rare. Elle était tellement en manque d’énergie tout à coup que même ses pensées ne s’affolaient pas dans sa tête. Même le bruit du téléphone semblait provenir de loin… Attendez une minute! Le téléphone?!? La blondinette se redressa brusquement et se dirigea vers l’appareil qu’elle décrocha avant de s’annoncer.

La voix du directeur de sa compagnie s’éleva au bout du fil. Par habitude, la jeune femme se raidit pour se retrouver droite de tout son corps, même s’il ne pouvait pas la voir, elle préférait le faire tout de même… Au cas où… Les paroles de son directeur défilèrent dans sa tête et plus il avançait dans son récit, plus la jeune scientifique se mordait la lèvre inférieure.

Oui monsieur. Je comprends, monsieur. Pas de problème, monsieur. Au revoir, monsieur.

Elle raccrocha un peu fortement. Super… Elle avait deux semaines pour terminer quelque chose qu’elle avait prévu de terminer en un mois. Voyons… C’était n’importe quoi, mais les acheteurs avaient devancé la date du contrat. Et Tasha savait qu’elle ne pouvait pas se permettre de faire perdre des centaines de milliers à sa compagnie. La scientifique poussa un profond soupire. C’était tout ce que ça lui prenait pour remettre son cerveau en route. Sans hésiter, elle se dirigea vers sa grande bibliothèque, déplaça le cadre se trouvant à côté et prit son agenda.

Comment elle allait s’organiser à la fin? La blondinette déplaça plusieurs projets, annula tout ce qui n’était pas en lien avec le projet 017Y. Elle entoura de rouge ensuite les mots « Expérience #1 sur humain ». Elle allait commencer par cela. Pas question qu’elle passe une annonce dans le journal ou n’importe où pour tester ce nouveau médicament, elle allait trouver elle-même sinon ça serait trop long. Il lui fallait au moins un cobaye, le cobaye principal. Cobaye qu’elle allait tester sans arrêt pendant prêt d’une semaine. Elle devait connaître les effets secondaires de son médicament pour les modifier. Elle devait également s’assurer que ce n’était pas un poison et/ou que ça ne causerai pas la mort… Et merde… Le temps allait lui manquer, elle le sentait…

Turner passa une main dans sa longue chevelure blonde détachée. Elle prit ses clés de voiture sur le comptoir de sa cuisine avant de sortir vêtue d’un simple jean bleu marin avec un top rouge foncé. Sans tarder, elle se rendit à sa voiture et démarra pour se diriger au centre de la ville. Elle gara sa voiture devant le parc et sortir pour se mettre à la recherche de la cible parfaite.

Ça faisait près d’une heure qu’elle rodait dans les rues de Darkness Falls sans rien trouver. Elle devait rentrer là… Elle ne pouvait pas se permettre de rester à l’extérieur aussi longtemps, elle ne devait pas se faire repérer. Elle NE devait PAS se faire reconnaître. Pressant le pas, elle se mit à avancer vers son véhicule. Mais s’arrêta brusquement lorsqu’on s’adressa à elle. Tournant lentement la tête vers la provenance de la voix, elle fut presque rassurée de voir que ce n’était qu’un vendeur de journaux… Un vendeur de journaux! Et l’homme devant elle n’était plus un gosse. Donc pour encore vendre des journaux à cet âge, il fallait être... désespéré? Ou simplement vraiment aimé le boulot. Amadouons le jeune homme. Elle utilisait quoi? L’argent? Sa beauté? Les deux? Heum… On allait voir…

Elle s’approcha lentement de lui et sortit un billet de 20$ de son sac. Elle lui sourit, posant sa main contenant le billet sur le torse du jeune homme en prenant le journal qui lui tendait de l’autre main.

Gardez la monnaie

murmura-t-elle entre ses douces lèvres. Elle lui fit un clin d’œil avant de retirer sa main de sur le jeune homme.

Si vous cherchez quelque chose de mieux et de plus payant, j’ai peut-être quelque chose à vous proposer

dit-elle d’une voix tendre en souriant doucement. Attendant une réponse du jeune homme.

James observa la blonde aux yeux verts, tiens, comme lui! Elle sortit un billet de vingt dollars et il fronça les sourcils. Son journal ne coûtait que vingt dollars et une drôle de sensation le traversa quand la femme posa sa main sur son torse tout en prenant le torchon qui ne valait rien aux yeux de l'anglais.

- Gardez la monnaie.

L'anglais déglutit lentement, il avait beau avoir un certain charme, il était timide et fleur bleu. Il hocha la tête et garda donc les dix-sept dollars. Mine de rien, cela allait mettre vachement du beurre dans ses épinards. Il croyait qu'elle allait partir et prit un autre journal. James allait hurler son slogan quand la femme reprit la parole.

-Si vous cherchez quelque chose de mieux et de plus payant, j’ai peut-être quelque chose à vous proposer,

L'anglais ferma de suite sa bouche et posa sa pile de journaux. Il mit à nouveau le journal dans la pile et se redressa tout en lissant son t-shirt pour tenter de se donner bonne apparence. Oui, il devait pas avoir bonne allure, c'était sûrement pour cela qu'elle lui avait donné un énorme pourboire. Impossible que cela pour ses beaux yeux, il refusait d'y croire...

"Quoi dont? James Lewis, et vous?"

Son accent anglais faisait penser au vent du noir qui balayait la Manche. Il ne put s'empêcher de sourire, dévoilant son sourire d'ange et ses dents blanches. James était bien pâle, typiquement anglais, blond, grand et un certaine charme.

"Merci pour la monnaie. Mais vous savez, j'en avais pas forcément besoin."

Il ne lui jetait pas la pierre mais tentait de garder un minimum de fierté. Elle devait voir quelques années de plus que lui, difficile à dire, mais jeune, comme lui. James ignorait qu'elle avait vingt-huit ans, soit trois ans de plus que lui. Mais il se sentait aussi troublé qu'elle l'ait, semblait-il, dragué. Comment était-il censé réagir? Pour l'instant, il resta stoïque, souriant et pourtant intéressé par la proposition de la femme.

Mais c'était le style de garçon que les filles rencontrent au lycée. Le petit poète dans son coin, le garçon fleur bleu alors que ses camarades sont dans leur phase "cochon" pour la plupart. Mais sans le savoir, James avait fait fondre plus d'un cœur avec son air d'ange. Il ne souriait plus, mais son regard vert clair pétillait pourtant, on avait l'impression qu'il était flegme, le flegme anglais. Mais était-il censé la draguer aussi ou non? L'anglais hésitait, un peu perdu, ces américaines tout de même!

confiance

Partir! Elle aurait peut-être dû partir comme toute personne aurait fait en prenant possession du journal. Elle, elle était restée, car elle n’en avait rien à faire du journal. Les nouvelles lui passaient 10 pieds par-dessus la tête. Ce qui l’intéressait, c’était le garçon. Pas physiquement, bien qu’il était assez mignon. Elle avait besoin de l’utiliser comme cobaye. La science avait besoin de lui, la médecine avait besoin de lui! Mais il ne le savait pas encore.

Il la fit sourire lorsqu’il arrangea son T-shirt. Comme s’il tentait de l’impressionner, comme s’il tentait de paraître bien pour l’offre « d’emploi » qu’elle lui avait faite. Il n’avait pas à s’inquiéter, elle l’avait déjà choisi, ce n’était pas un pli dans ses vêtements qui allait la faire changer d’avis. Comme, elle s’y attendait, il lui demanda qu’est-ce qu’elle avait à lui offrir avant de se présenter. Son accent était vraiment craquant, fallait l’avouer. Espagnol? Anglais, peut-être? Bref, elle chercherait à savoir cela une autre fois.

Tasha, Tasha Turner

répondit-elle à voix basse, très basse pour que le garçon soit le seul à l’entendre. Mais tout à coup, une pensée lui traversa la tête la faisant reculer d’un pas. Il était peut-être d’Umbrella, après tout. Peut-être était-il au courant de sa trahison et allait… Non, non! Quand même pas voyons. Ce n’était qu’un simple vendeur de journaux. Ça suffit la paranoïa, Tasha. Ce n’est pas tout le monde qui cherche à te tuer, presque, mais pas tout le monde. La blondinette ferma les yeux une seconde pour tenter de reprendre ses esprits.

Ce que j’ai à vous proposer est un travail de… de testeur

commença-t-elle, un maigre sourire étira ses lèvres une nouvelle fois.

Pour la science. Rien de dangereux, vous n’avez pas à vous inquiéter.

Elle n’osa pas en dire plus pour le moment. Elle comptait plutôt sur la détresse du jeune homme pour accepter son offre sans rien demander de plus. Si ça ne marchait pas, qu’est-ce qu’elle ferait? Elle le convaincrait d’une autre façon. La Turner connaissait très bien le fonctionnement des humains. Ils étaient prêts à tout pour de l’argent, même à offrir leur corps à la science. Ses patrons étaient prêts à beaucoup pour réussir cette vente, donc payer le garçon à un prix fort ne serait pas un problème pour eux, elle le savait. De toute façon, ils n’avaient qu’à pas lui donner carte blanche.

James la remercia pour la monnaie. Oh, il n’en avait pas vraiment de besoin? Est-ce qu’elle le croyait? C’était possible, mais personne n’allait se plaindre pour un petit peu de tip en plus.

Il n’y a pas de quoi. Ça fait plaisir de donner

dit-elle plus amicalement que d’autres choses. Ça ne lui ressemblait vraiment pas cela. Pas qu’elle était égoïste, mais ça ressemblait largement à cela.

- Tasha, Tasha Turner

James s'était penché en avant, elle parlait si bas qu'il n'entendait qu'un vague murmure. Fronçant ses sourcils blonds, il ne fut pas sûr qu'il ait entendu alors qu'elle recula. Surpris, James se redressa, pourtant...Il s'était douché! Pourquoi reculait-elle ainsi...?

"Vous vous appelez Tasha? Je ne vous ai pas bien entendu. Vous êtes sûre que tout va bien?"

L'anglais ne la sentait pas cette histoire, et il recula aussi, un peu inquiet que tout cela prenait comme tournure. Il recula encore une fois et enfonça les mains dans ses poches. Il n'était pas convaincu, il carra les épaules, non pas pour impressionner la dame, mais pour se donner courage lui.

- Ce que j’ai à vous proposer est un travail de… de testeur. Pour la science. Rien de dangereux, vous n’avez pas à vous inquiéter.

Testeur pour la science? L'anglais carra encore plus les épaules, il était plus ou moins grand, 1m80 et ses perles vertes claires se firent incertaines.

"Un médicament? Tester un médicament? Vous demandez...Un cobaye."

La dernière phrase n'était pas une question, mais une affirmation. Il avait besoin d'argent, mais avait certain principe. Maintenant, serait-il prêt à aller jusqu'à offrir son corps à la science? James secoua la tête, réfléchissant, pesant le pour et le contre de cette histoire au final.

- Il n’y a pas de quoi. Ça fait plaisir de donner.

L'anglais se sentit mal à l'aise, sortit l'argent de sa poche et le mit dans la main de la fameuse Tasha.

"Je ne suis pas ce style de personne. Merci bien...J'en ai pas besoin. Je préfère savoir comment je gagne mon argent."

Le british était terriblement gêné, ses joues pâles devinrent rougies, il détourna la tête. Il avait l'impression de se vendre en acceptant un tel argent, hors, il était homme si prude et timide, qu'il ne se voyait pas ainsi. James sortit un journal de la pile, observa la jolie et élégante Tasha Turner. Ils ne venaient pas du même monde, autrefois James avait eu de l'argent, maintenant, il n'était plus qu'un pauvre rat sans un centime.

"Vous savez...Je n'ai pas besoin d'aide, ni de pitié. Cela ne me donnera pas à manger madame Turner. Merci pour votre proposition de cobaye. Mais je ne suis pas un rat."

James n'était pas si méchant que cela, juste timide. Il fit un petit sourire en coin pour s'excuser, et entreprit de prendre un Times pour hurler son slogan. Tasha Turner allait devoir ruser, l'anglais était un peu farouche dans son genre. Être un rat de laboratoire lui faisait peur, elle avait dit de ne pas avoir peur. C'était facile pour elle aussi, elle faisait le médicament, elle ne le porterait pas en elle. James continua de hurler, il ne savait pas quoi faire et au final, il ignorait qu'il allait accepter cette offre plus qu'alléchante...

confiance

Tasha n’aurait peut-être pas dû murmurer son nom comme cela. C’était sûrement la meilleure façon de mettre un doute sur elle, mais c’était sorti tout seul. Elle n’avait jamais pris l’habitude de crier son nom, au contraire, elle évitait de le dire, mais là ça avait été différent. Oui, elle aurait pu dire un faux nom, mais elle n’aimait pas changer d’identité. Elle était Tasha Turner et malgré ce qu’elle avait fait, elle était fière de l’être. Pas question qu’elle change de nom, même pas si ça pouvait l’aider à survivre. James ne sembla pas l’avoir bien entendu, donc il répéta son prénom pour être certain. La blondinette tenta de prendre un air décontracté et convainquant avant de répondre :

Oui, c’est bien cela

elle sourit et continua

Oui, oui tout va bien! Très bien même.

Mais quelle menteuse professionnelle! Rien n’allait et elle trouvait quand même le moyen d’être plus que convaincante. Elle se méritait bien un oscar pour ça. L’homme ne sembla pas rassuré, car il recula à son tour. Bon sang qu’elle pouvait détester lorsque ses patrons lui mettaient la pression. Tasha sentait que ça irait beaucoup plus vite si elle menaçait le jeune homme de son arme, mais elle ne pouvait pas se le permettre. Elle n’était pas rendue basse à ce point.

James comprenait quand même vite. C’était exactement cela. Elle avait besoin d’un cobaye, mais d’un cobaye volontaire. Elle aurait bien testé sur elle-même si elle en avait eu le droit, mais un Scientifique qui testait ses propres médicaments et qui basait ses résultats là-dessus, n’était pas bien vu dans le métier.

Je n’aurais pas utilisé ce terme, car je ne l’apprécie pas, mais c’est bien cela

avoua-t-elle en baissant les yeux. C’était vrai qu’elle préférait utiliser un autre mot que Cobaye. Ce n’était pas un mot que beaucoup appréciait…

La scientifique fut surprise de se retrouver avec l’argent qu’elle lui avait donné dans les mains. Il ne le voulait pas? C’était dommage, mais elle n’allait pas en faire tout un plat. Peut-être qu’après tout, l’argent n’était pas important pour le jeune homme. Dur à croire, mais possible. Elle remarqua que ses joues avaient légèrement rougi ce qui la fit sourire, mais resta silencieuse. Rapidement le jeune homme se remit à parler

Au contraire, je ne vous prends pas en pitié, James

commença-t-elle pour une fois qu’elle disait la vérité. Tasha ne prenait personne en pitié. Elle en avait rien à faire des problèmes des gens.

Votre vie et vos problèmes m’importent peu. Je ne faisais que vous proposer un travail comme un autre.

Elle se tut pour le moment. Le jeune garçon refusa en quelque sorte sa proposition en disant qu’il n’était pas un rat. Tasha essaya de cacher le fait qu’elle était contrariée de cette réponse. Elle resta silencieuse avant de reprendre toujours avec un léger sourire.

Rat? Mais qui a parlé de Rats, Monsieur Lewis? Un rat est enfermé, or si vous changez d’avis vous n’aurez pas cette chance. Sauf si vous le souhaitez, ma compagnie peut vous nourrir et vous loger tout le temps que vous voulez. Un rat n’est pas payé, or je peux vous assurer que le salaire donné aux humains est très élevé. Surtout pour le boulot qu’il y a à faire. Un rat n’a pas le choix, vous, vous aurez le choix d’arrêter quand vous allez le vouloir. Rien ne va vous retenir. Vous êtes libre de commencer et d’arrêter si ça ne vous plait pas.

Son sourire d’agrandit légèrement. Le jeune homme lui fit un sourire d’excuse et se remit au travail. Elle l’avait tenté? Elle n’était pas certaine, vraiment pas, mais elle ne resta pas plantée là comme une conne. Elle irait chercher ailleurs, alors. La blondinette tourna les talons et se mit à s’éloigner lentement du jeune homme.

James ne savait pas quoi penser de cette inconnue. Il était fortement déstabilisé, il avait peur pour dire vrai et continua de hurler. Sa voix grave d'anglais s'éleva, il tenta d'ignorer Tasha mais en vain...

- Au contraire, je ne vous prends pas en pitié, James. Votre vie et vos problèmes m’importent peu. Je ne faisais que vous proposer un travail comme un autre.

L'anglais arrêta de hurler, et abaissa sa main, ses sourcils blonds et fins se froncèrent tandis qu'il digéra la nouvelle. Tantôt cette femme pouvait être sympathique, tantôt elle pouvait être acerbe. Déstabilisé, l'anglais garda le silence quelques secondes.

"Vous êtes sympathique madame Turner."

James n'était là que depuis quelques semaines, son accent anglais était encore très fort mais moins qu'en Angleterre. Pourtant, quand sa voix s'éleva, elle vibrait de rage, de colère, et son accent devint le même que dans Cambridge. Il était alors dur de le comprendre tant il avala les syllabes, comme une personne n'appréciant pas le goût des mots dans sa bouche. James n'était pas un garçon méchant, il ne fallait juste pas abuser de son hospitalité. Mais Tasha ne s'arrêta pas là, et un drôle de jeu s'engagea...

- Rat? Mais qui a parlé de Rats, Monsieur Lewis? Un rat est enfermé, or si vous changez d’avis vous n’aurez pas cette chance. Sauf si vous le souhaitez, ma compagnie peut vous nourrir et vous loger tout le temps que vous voulez. Un rat n’est pas payé, or je peux vous assurer que le salaire donné aux humains est très élevé. Surtout pour le boulot qu’il y a à faire. Un rat n’a pas le choix, vous, vous aurez le choix d’arrêter quand vous allez le vouloir. Rien ne va vous retenir. Vous êtes libre de commencer et d’arrêter si ça ne vous plait pas.

Et elle partit, hautaine, sublime, sexy. James en resta sans voix, il se fit violemment bousculer tandis que la blonde commençait à disparaître.

"Attendez!"

Et il se lança à sa poursuite, abandonnant ses pauvres journaux qui ne lui donnaient pas un bon salaire, il ravala le peu de fierté qu'il avait pour poursuivre ce drôle d'ange. Enfin il la rattrapa et posa une maine imposante aux doigts longs et fins sur l'épaule de Tasha.

"J'accepte le travail."

Il crut donner son âme au Diable en disant cela, comme s'il commettait une énorme erreur. Mais il avait besoin d'argent, de nourriture et d'un logis autre que son minable studio où il se marchait dessus. Il garda sa main sur l'épaule de la blonde, le tissu sous sa paume était doux et lui passait la chaleur du corps de Tasha. L'anglais retira vivement sa main, comprenant que cela pourrait porter à confusion.

"Désolé."

James toisa Tasha, honteux de la toucher ainsi. A une autre époque, à un temps où il avait eu de l'argent, il n'aurait pas craint de la toucher, hors ici oui, il en avait honte. Elle était riche visiblement, ou avait en tout cas un minimum de revenu, il n'appartenait plus à ce monde qu'il avait perdu un jour. L'anglais recula de quelques pas, encore nerveux, et ne sachant que rajouter. Et si Tasha refusait? Et si elle lui riait au nez? L'anglais regarda par dessus son épaule, ses journaux avaient volé en éclat, il venait de perdre son salaire de la journée et pas sûr que le patron le reprenne de sitôt par dessus le marché...

confiance

Sympathique? Elle? Elle ne sut pas trop comment prendre cette phrase que James avait dite sur un ton légèrement colérique? C’était dur à dire… Quoi qu’il en soit la blondinette ne répondit rien, se contentant de fixer l’homme d'un regard plutôt… neutre. Lui laissant croire que sa phrase ne lui avait fait ni chaud ni froid, bien qu’elle avait éveillé quelques questions en elle.

Elle garda le silence encore un instant avant d’enchaîner sur ses arguments. Sans hésiter, elle quitta lorsqu’elle eut terminé. Tasha qui n’était pas réputée pour être une grande parleuse, venait de se surpasser pour convaincre le jeune homme. Enfin, elle n’avait peut-être pas réussi, mais elle pouvait dire qu’elle avait fait de son mieux. Marchant lentement vers son véhicule, elle crut entendre le garçon lui crier d’attendre, mais elle n’était pas certaine. Et de toute façon, elle ne se serait pas retournée. Il l’avait en quelque sorte rejeté une fois, il devrait lui prouver qu’il tenait à ce travail. Bon, ce ne serait pas vraiment difficile, simplement la suivre serait un bon départ.

Continuant d’avancer à travers le peu de gens présent dans la ruelle, Tasha se stoppa brusquement lorsqu’une forte main se posa sur son épaule. La jeune femme resta immobile, levant légèrement la tête sans pour autant tourner son regard vers la personne qui venait de l’agripper. La blonde tenta de rester indifférente à ce maigre contact, mais fallait qu’elle se l’avoue. Ce n’était pas facile. James avait quelque chose de très charmeur qui avait le don de se refléter dans ce léger contact. Il lui dit qu’il acceptait le travail. Un sourire satisfait étira doucement les lèvres de la scientifique. Pour le moment, elle resta silencieuse, tourna lentement la tête vers la main posée sur son épaule. L’homme la retira soudainement et s’excusa.

Turner se décida finalement à se retourner pour faire face à James. Elle fronça les sourcils lorsqu’elle crut remarquer la honte sur son visage. Honte de quoi? De lui avoir touché? Ou bien d’avoir accepté le boulot? Heum… La blondinette préféra ne pas prendre de chance. Elle ne voulait pas voir le jeune homme se désister avant la première rencontre.

Êtes vous certain d’être prêt à faire ce travail, monsieur Lewis?

Sa voix avait un petit quelque chose de doux, de rassurant. Comme pour mettre l’homme à l’aise de répondre ce qu’il souhait vraiment. Après tout, ce n’était pas le genre de décision qu’on devait prendre sur un coup de tête. Donner son corps à la science c’était quelque chose, mais donner son corps à la science de Tasha c’était complètement autre chose. Beaucoup plus risqué, beaucoup plus dangereux. Dépasser les limites de la science c’était sa force. Peu importe les moyens qu’elle devait utiliser, elle parvenait toujours à des résultats impressionnants, des résultats que seule une mordue dans son genre pouvait atteindre.

Vous pouvez rester à votre vente de journaux, si vous voulez

dit-t-elle un petit soupçon de moquerie dans la voix. Oui, chacun son métier, elle le savait, mais elle ne comprenait pas comment un jeune homme comme James avait pu finir vendeur de journaux. Il cachait quelque chose et la blondinette finirait bien par mettre le doigt dessus.

Ou peut-être pas

rajouta-t-elle lorsque son regard se posa sur la pile de journaux qui venait de partir au vent. Il n’avait plus vraiment le choix, maintenant n’est-ce pas? C’était elle avec son offre alléchante ou… se retrouver sans travail

Lentement Tasha le toisa, se fut l'une des raisons pour lesquelles James s'excusa. Après cela fait, il espérait sincèrement qu'il n'avait pas rougi, ce n'était nullement le moment de se ridiculiser. Il observa la jeune femme blonde qui se retourna complètement pour l'observer. L'anglais se sentait mal à l'aise, un foutu instinct qui lui disait de fuir cette drôle de dame.

- Êtes vous certain d’être prêt à faire ce travail, monsieur Lewis?

Elle parlait avec douceur, comme une mère berçant son enfant et tentant de le convaincre que la piqure ne lui ferait nullement mal. James se sentait vraiment mal à l'aise, et ayant aussi la vague impression qu'elle le détailla. Non pas comme une scientifique, mais comme une femme ayant conscience du corps d'un homme en face d'elle. Il enfonça profondément ses mains dans ses poches, comme pour se cacher, se rendre moins viril qu'il ne l'était déjà. James n'était pas une armoire à glace mais un jeune homme fin aux allures de poète, c'était un peu l'impression qu'il dégageait et il ne le savait que trop bien.

"Pourquoi ne serais-je pas prêt? Vous êtes prête à me payer, non?"

C'était un gentil garçon qu'on ne devait pas pousser à bout et l'anglais entendit son ton ferme, dur quasi. Elle avait dit qu'elle le payerait, et il avait besoin d'argent. Peut-être qu'ainsi il pourrait se payer un billet d'avion pour retourner en Angleterre, n'est-ce pas? Mais Tasha semblait être une femme cachant encore bien des mystères, et la phrase suivante ne lui plut pas, mais alors pas du tout à l'anglais.

- Vous pouvez rester à votre vente de journaux, si vous voulez.

Son ton exaspéra l'anglais qui savait que ses journaux volaient un peu partout. Il serra les dents et son visage se durci, il parut presque froid, ce qui était dur vu son caractère de nounours ambulant tout de même.

"Je croyais que vous aviez besoin de moi, madame Turner."

Rien de mieux que d'utiliser le nom de famille pour faire ressentir sa colère froide. Ses prunelles vertes claires étaient glaciales, il n'était pas content, mais alors pas du tout. Quoi de plus normal n'est-ce pas? Car cet argent, il en avait besoin et soudain elle se rétractait, foutant en rogne le pauvre anglais qui avait perdu tout son argent avec la drogue.

- Ou peut-être pas.

Oh, elle prenait son pied là et James n'aimait pas cela. Il avait été quelques années dans la société noble, il savait comment tout cela fonctionnait au fond et il se faisait manipuler par le bout du nez. Il sortit ses mains dans ses poches, droit comme un i et la dépassant largement du haut de ses 1m80. Ses journaux se faisaient la malle, mais Tasha était mal-partie si elle croyait pouvoir faire pression sur lui. L'anglais détestait qu'on le mette sous pression, qu'on tente de lui faire une sorte de chantage, ça le mettait dans une rage folle.

"Ca vous fait les pieds, n'est-ce pas madame? Je croyais que vous vouliez un cobaye, j'en suis un, volontiers. Mais je vous interdis de me monter dessus. J'ai du respect, mais pas suffisamment pour me faire grimper sur le dos par une personne comme vous. Sommes-nous clair là-dessus, madame Turner?"

Sa manière de parler trahit son rang, sa manière de se tenir, les mots qu'il employa. Tout en lui sentait la noblesse, il était libre, noble mais sans un sou. Qu'importe, on lui avait appris à jouer avec les mots, à répliquer. Et James n'allait pas se laisser manipuler. Mais qu'en serait-il quand il serait dans un laboratoire, à demi-nu, probablement, hein? James voulait ce métier, par intérêt, parce qu'il voulait partir de cette ville pourrie. Au fond, tout le monde y gagnait son compte. L'anglais ne parlait plus, il était une statue sublime de glace, quand il était en colère, ses traits devenaient encore plus parfaits, et sublimes. On voyait moins ses jeunes rides aux abords de ses yeux qui trahissaient l'âme d'un rieur, d'un gentil garçon bout en train qui croyait en certaine chose perdue. Un rêveur, c'était tout ce qu'il était, et il ne demandait que la paix au final...

confiance

Le malaise du jeune homme ne passa pas à côté de la jeune scientifique qui ne put s’empêcher un petit sourire moqueur. C’était elle qui le rendait comme cela? Pourquoi donc? Ce jeune homme avait quelque chose de… d’étrange… Elle ne savait pas trop quoi, mais elle allait le découvrir. Il devait bien avoir une raison à son comportement, elle connaissait peu d’homme qui était mal à l’aise devant une femme. Timide, oui, mais mal à l’aise à ce point, non.

Bien sûr que je suis prête à vous payer

répondit-elle sans hésitation. Enfin, sa compagnie était prête à le payer, ce ne la touchait pas vraiment. Mais s’il avait fallu, elle aurait été prête et aurait eu les moyens de payer le jeune homme.

Tasha remarqua qu’elle l’avait légèrement énervé, mais elle n’en avait rien à faire. C’était peut-être même son but. Elle croisa les bras lorsqu’il eut terminé de s’adresser à elle. Il utilisa son nom de famille ce qui ne cacha nullement la colère présente en lui. Avait-elle touché un point sensible?

J’ai besoin de vous autant que vous avez besoin de moi

répliqua-t-elle sur un ton plutôt neutre. Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là? Qu’il pouvait lui être utile certes, mais qu’elle arriverait à trouver quelqu’un d’autre. Même chose pour lui, elle pouvait lui être utile, mais il pouvait trouver quelqu’un d’autre.

Elle le manipulait? En quelque sorte, mais elle tentait aussi de lui faire voir la vérité en face. Bref, ce détail ne passa pas à côté de James qui se fâcha davantage et qui lui servit tout un baratin sur le fait qu’elle ne devait pas lui monter dessus. Tasha leva légèrement la tête pour le regarder dans les yeux et l’écouta attentivement sans pour autant effacer son sourire moqueur de son visage.

C’est clair, monsieur Lewis

dit-elle étrangement. Elle n’avait pas envie et pas de raison de s’obstiner. S’il mettait ses limites tout de suite au début, elle n’avait aucun problème avec ça. Au contraire et elle ferait même son possible pour ne pas dépasser ces limites. Elle n’était pas si méchante que cela la Turner.

Tasha tourna la tête de James quelques secondes. Son regard gris se posa sur un homme louche l’observant de loin. La blondinette ravala avec peine tout en fermant les yeux. Elle mit sa main dans son sac et chercha quelque chose pendant quelques secondes. Elle finit par sortir une petite carte de sa sacoche qu’elle tendit à James tout en reportant son attention sur lui. C’était la carte avec le nom, l’adresse et le numéro de téléphone de sa compagnie pharmaceutique.

Si vous ne changez pas d’avis, je vous attends demain vers 9heure

dit-elle d’une voix légèrement rapide.

Elle devait partir… Ça faisait trop longtemps qu’elle traînait dans le même coin. Elle remit sa main dans son sac et sortit 4 billets de 20 dollars qu’elle tendit également à James.

Une petite avance

rajouta-elle d’une voix plutôt neutre, plus aucune trace de moquerie. Elle n’était pas aveugle non plus… Elle avait bien remarqué que le jeune homme avait quelques problèmes d’argent.

Dans un mot de plus, elle tourna les talons et se dirigea d’un pas rapide vers son véhicule tout en regardant constamment derrière pour être certaine qu’elle n’était pas suivie.

[ Voilà pour ma part^^ À toi de voir si on continue sur ce sujet ou si on en commence un nouveau. ]